« Le montant à rechercher pour prendre en charge les besoins nouveaux, s'établirait à environ 200 milliards », a déclaré vendredi, lors d'une conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Serigne Mbaye Thiam. Sur ces 200 milliards, des bailleurs de fonds notamment le PAM, la FAO, l'UE etc. se sont engagés sur 30,5 milliards en faveur du monde rural.
Le nouveau gouvernement explique la situation financière difficile par la mauvaise gestion du pouvoir sortant d'Abdoulaye Wade.
Dans un communiqué qui a sanctionné le premier Conseil des ministres du jeudi 13 Avril, le ministre de l'économie et des finances attire l'attention sur la situation financière « très tendue» de l'Etat.
Il s'agit, notamment de « la trésorerie du mois d'avril où les dépenses seraient de l'ordre de 267 milliards 568 millions contre des recettes budgétaires estimées à 118 milliards 73 millions, soit un déficit de trésorerie sur ce mois, de 149 milliards 492 millions », détaille le communiqué. Pour faire face à ce déficit, l'Etat du Sénégal a décidé de procéder à un réaménagement budgétaire à hauteur de 90 milliards : « 45 milliards seront prélevés sur le budget de fonctionnement et les 45 autres sur l'investissement tout en veillant à ne pas toucher des projets porteurs de croissance », explique Serigne Mbaye Thiam.
D'autre part, des mesures de réduction du train de vie de l'Etat ont été prises par le président de la République. C'est le cas, par exemple, de la suppression des voyages en première classe pour toutes les autorités publiques, de la limitation stricte des missions à l'extérieur et la résiliation de toutes les lignes téléphoniques utilisées par des non ayant droit. La même mesure sera étendue à toute l'administration où, désormais les lignes téléphoniques seront rationnalisées avec la mise en place de restriction. Selon le ministre porte-parole du gouvernement, les urgences ciblées par l'Etat sont : « 30 milliards de francs CFA d'engagement pour la réduction des prix des denrées de premières nécessité, 3,5 milliards pour des vivres de soudures car, il y a des parties du territoire où la disette est installée, 15 milliards pour les semences ». Il s'y ajoute, poursuit-il « 15milliards pour les engrais, 2 milliards pour aliments de bétails, 5,6 milliards pour une masse salariales et 33 milliards qui est constitués par une moins value de recette ».
