Sénégal: Les ministres de la CEDEAO appellent à une meilleure gestion de l’eau en Afrique de l’ouest

Afriquinfos Editeur
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Réunis à Dakar 27 novembre 2015 à la 4ème Session du Comité Ministériel de Suivi (CMS) de la GIRE en Afrique de l’Ouest, les ministres en charge des ressources en eau de la CEDEAO ont pris d’importantes autres décisions sur la question hydrauliqueen Afrique de l’Ouest.

Cette session a permis aux ministres en charge de l’Eau de l’espace CEDEAO de faire le bilan de la mise en œuvre de la GIRE dans la région, d’échanger sur les initiatives menées par le Centre de Coordination des Ressources en Eau (CCRE) de la CEDEAO et ses partenaires, et de définir les orientations pour les prochaines années. Au total, 17 résolutions ont été adoptées par les experts techniques de la GIRE. La première grande décision a porté sur le renforcement de la coordination des actions de la GIRE en Afrique de l’Ouest, et une meilleure protection de la ressource «eau».

A cet effet, les ministres ont adopté une résolution sur le plan de mise en action de la politique des ressources en eau de l’Afrique de l’Ouest, ainsi que sur le renforcement des capacités du Centre de Coordination des Ressources en Eau (CCRE). «Il est indispensable que la CEDEAO renforce ses capacités humaines, techniques et financières afin de toujours mieux coordonner l’opérationnalisation de la GIRE au niveau régional», a déclaré Diène FAYE, Secrétaire d’Etat à l’Hydraulique, représentant le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Sénégal. Les ministres ont également appelé à la mise en œuvre d’une évaluation économique d’une grande structure de l’eau dans chaque pays pour la capitalisation et le partage des résultats au niveau régional, sous l’égide du CCRE, afin d’informer les décideurs.

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Les autres résolutions adoptées incluent le soutien technique et financier pour le développement de plans nationaux de gestion des ressources en eau intégrées en Gambie, Guinée, Guinée-Bissau,  Sierra Leone,  Liberia et au Nigeria.

La directive CEDEAO sur le développement d’infrastructures hydrauliques adoptée

L’autre  grande décision prise au cours de cette session est l’approbation de la directive CEDEAO sur le développement  des infrastructures hydrauliques. Un projet qui est l’aboutissement des concertations régionales sur le développement des grands projets d’infrastructures hydrauliques dans l’espace CEDEAO, communément appelé «Dialogue barrages».

 Le Conseil qui a reconnu une fois encore l’importance des infrastructures hydrauliques, a recommandé d’investir pour leur développement  pour une meilleure protection de la ressource en eau. «L’eau est la ressource des ressources naturelles puisque sans elle, il n’y a pas de vie et encore moins de biodiversité. Elle reste partout, un enjeu vital», soutient à cet effet le Directeur régional du programme Afrique Centrale et Occidentale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Pr Aimé J. NIANOGO. Le conseil encourage donc la CEDEAO et l’UICN à poursuivre le processus de promotion de l’approche de gestion intégrée des écosystèmes en Afrique de l’Ouest, en vue de l’adoption par les instances politiques de la CEDEAO d’un Mécanisme Régional de Concertation sur la Gestion Intégrée des Ecosystèmes. Un processus qui fait suite au dialogue conduit par le Centre de Coordination des Ressources en Eau de la CEDEAO entre juillet 2009 et juillet 2011.

Par ailleurs, cette rencontre a été l’occasion de faire un examen du rapport de la 10ème session du Comité Technique des experts CTE. Cette rencontre organisée par le Département chargé de l’Agriculture, l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, a précédé cette 4ème session du Comité Ministériel de Suivi de la GIRE. Elle  a donc  permis de préparer des recommandations à soumettre aux ministres pour adoption sous forme de résolutions.  

Aujourd’hui, seulement 150 barrages ont été construits en Afrique de l’Ouest et près de 40 autres sont en cours de réalisation. La construction de ces grandes infrastructures hydrauliques devrait permettre aux pays de la région de satisfaire leurs besoins en énergie et en irrigation pour la sécurité alimentaire.

Larissa AGBENOU