"On gagne ce soir, on commence à parler d'audit, de représailles, de répression? Ce n'est pas bien. Ce qui est important aujourd'hui, c'est que ceux qui ont perdu aussi doivent savoir qu'ils sont des Sénégalais, ils doivent être rassurés. Ils sont chez eux", a souligné à Xinhua l'ancien ministre passé à l'opposition comme Macky Sall.
"L'enjeu pour nous n'est pas de nous concentrer sur des audits et de les politiser tout de suite, essayer de donner l'exemple en jetant des gens en pâture. Ce n'est pas ça l'enjeu. C'est important aussi que Macky Sall sache qu'est-ce qu'il a trouvé, quels sont les dossiers qui sont en cours, quels sont les problèmes", nuance-t-il cependant.
Selon Gadio, "toute personne qui n'a rien à se reprocher, d'ailleurs qu'on soit dans l'opposition ou qu'on soit dans le pouvoir, quand on n'a rien à se reprocher, il n'y a pas de danger. Maintenant, si vous avez des choses à vous reprocher, personnellement si je devais conseiller Macky Sall, je veux dire que c'est important de ramener la République vertueuse".
Ramener la République vertueuse signifie de promouvoir "la bonne gouvernance par l'exemple d'abord, par l'équipe qu'il va mettre en place, des cadres compétents et efficaces".
Pour le travail à accomplir par le nouveau régime, Cheikh Tidiane Gadio, membre de la coalition du Rassemblement des forces du changement réunissant les onze autres candidats malheureux de l'opposition au premier tour, se dit opposé à une chasse aux sorcières et prône l'esprit de rassemblement.
"Ceux qui ont gagné de savoir que ceux qui ont perdu sont des Sénégalais comme nous, ce sont nos compatriotes. Nous leur devons respect et compassion. Ils ont le droit de mener leur combat selon leurs convictions. Il y en a qui ont perdu, pas une partie du Sénégal qui a gagné contre une autre partie. C'est le Sénégal tout entier qui doit être fier et qui a rendu toute l'Afrique fière", exhorte-t-il.
Pour M. Gadio, la victoire de Macky Sall est "un grand espoir pour les peuples africains de voir qu'un projet de dévolution dynastique conduit par un chef d'Etat qui voulait imposer son fils à un peuple africain, ce projet a été battu à plate couture. Je suis très fier de le dire, parce que ça a été un de mes grands leitmotivs. Le peuple sénégalais a montré aux peuples africains que tant qu'il y a de l'espoir, il faut continuer la lutte".
"Nos peuples peuvent vaincre des régimes africains qui refusent le transfert pacifique du pouvoir, qui veulent coûte que coûte s'imposer et nos présidents qui sont élus démocratiquement et qui deviennent tout de suite des autocrates et qui ont l'ivresse du pouvoir et qui ne comprennent pas que c'est le peuple qui est souverain. Le peuple sénégalais l'a prouvé aujourd'hui", a-t-il dit.
A la question de savoir s'il est prêt à faire partie du gouvernement du nouveau président élu, il s'est contenté de dire que c'est à celui-ci que revient la réponse.