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En interdisant la diffusion du journal, le ministre a estimé avoir pris une décision qui traduit un geste de «communication politique pur pour plaire aux Sénégalais».
Une décision que l’analyste sénégalais Abdou Lo a qualifié de « paradoxale ».Pour lui, étant donné que le président Macky Sall a lui-même pris part à la marche organisée dimanche dernier à Paris après les attaques qui avaient visées les locaux du journal, cette décision semble inappropriée.
Selon lui, le gouvernent n’aurait pas dû prendre de mesures restrictives de liberté tout en indiquant que de nombreux leaders religieux sont remontés
De nombreux observateurs, en revanche, ne partagent pas cette opinion. Selon eux, cette interdiction devrait être bien accueillie dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dont la majorité de la population est musulmane.
La majorité présidentielle est divisée par le soutien que Macky Sall est allé apporter à la France et à Charlie Hebdo qui offense l’Islam. La controverse est alimentée par sa participation à cette marche de soutien.
Selon des observateurs, en choisissant de se rendre à Paris, Macky heurte une certaine opinion publique sénégalaise et révolte ses alliés. Il ne peut pas incarner la Nation et prendre une voie différente de celle de l’écrasante majorité des citoyens.
« Certes, le Sénégal est un pays de tolérance et de fraternité. Mais, il n’accepte aucune agression contre la religion, musulmane ou chrétienne, ni contre les confréries. Manifester ainsi un soutien si ostentatoire à des pourfendeurs du Prophète de l’Islam c’est s’éloigner de l’opinion publique. Un égarement à vite corriger ! » se sont indignés les partisans de la décision du ministre dans une publication.
Pour ce numéro spécial, le journal est composé de 16 pages au lieu des 8 habituels, il est traduit en 16 langues.
Le magazine est distribué dans le monde entier, avec une bande dessinée qui montre le prophète pleurant tout en tenant une pancarte disant "Je suis Charlie", sous le titre "Tout est pardonné".
Ancienne puissance coloniale, le Sénégal entretient des liens étroits avec la France, et des journaux français sont largement disponibles dans le pays.
P. Amah