Les avocats du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade estent en justice après la diffusion en fin de semaine dernière de l’avis du groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire. Ce groupe a confirmé son premier avis diffusé en avril 2015 et estime que la détention préventive de Karim Wade est arbitraire.
«Le groupe de travail est parti de la détention préventive. Il dit que toute la détention de Karim Wade est arbitraire. Et la détention arbitraire est un crime en droit français, donc nous pensons sérieusement que cette plainte est recevable», explique Maître Amadou Sall, un des avocats de Karim Wade.
Cette démarche auprès de la justice française s’explique par la double nationalité -franco-sénégalaise- de Karim Wade, ajoute Seydou Diagne, le principal avocat sénégalais du condamné. «Nous ne disposons plus d’aucun recours au Sénégal et l’Etat refuse de se conformer à ses obligations internationales», assure-t-il, en expliquant que la plainte vise à «faire respecter ses droits dont il est privé par le pouvoir politique sénégalais».
Me Felix Sow, avocat de l’Etat sénégalais, soutient que le groupe de travail des Nations unies a simplement demandé une réparation pour la détention préventive de Karim Wade et pas une libération. «Le dépôt d’une simple plainte est pour moi un non-événement. L’avis parle d’une indemnisation intégrale du préjudice qu’il aurait subi du fait de cette détention provisoire qui est une phase de la procédure qui s’est soldée par un arrêt de condamnation. Il ne faut pas confondre libération et réparation», soutient-il mordicus.
Akpene VIGNIKPO