Le salaire de la peur

Afriquinfos Editeur
2 Min de Lecture

Quatre millions de F CFA (6100 euros) ! C’est le joli pactole que l’Etat malien vient d’allouer à l’officier putschiste malien, récemment propulsé à la présidence d’une institution au nom pour le moins kilométrique, le  Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité.

Dans un pays où le salaire minimum interprofessionnel garanti (smig) atteint difficilement les 30 000 F CFA (près de 46 euros), la nouvelle fait mauvais effet. Pour accomplir la nouvelle mission qui lui a été assignée, le capitaine Sanogo touchera 2,5 millions de F CFA de traitement mensuel, auxquels viendront s’ajouter des indemnités de responsabilité et des primes de sujétion (550 000 F CFA), tout comme une indemnité de logement (500 000 F CFA), une allocation forfaitaire d’entretien pour régler ses factures personnelles d’électricité, d’eau et de téléphone (400 000 F CFA). Soit, en tout et pour tout, près de 4 millions de FCFA.

Le tombeur d’ATT aura par ailleurs un véhicule de fonction, et il bénéficiera de la gratuité des soins et examens médicaux, d’une assurance multirisques. Le décret N°2013-043/P-RM du 22 janvier 2013, cosigné par le président par intérim, Dioncounda Traoré, et le Premier ministre Diango Cissoko, lui accorde donc un traitement… royal. C’est sans doute le prix à payer pour la quiétude nationale. En d’autres mots, le salaire de la peur. C’est bien la preuve, si besoin était, que le coup d’Etat paie. Un peu comme le crime…

- Advertisement -

Afriquinfos