Sabri Lamouchi, la mouche qui va piquer les Eléphants?

Afriquinfos Editeur
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L’Afrique subsaharienne a décidément pris goût à la valse des entraîneurs qui sape le travail de construction sur la durée de ses sélections de football. Au sud du Sahara, certains Etats plus que d’autres semblent avoir un penchant immodéré pour le changement de coaches. La Côte d’Ivoire occupe désormais une place de choix dans ce lot de pays qui aiment créer de façon cyclique l’instabilité à la tête de leur équipe nationale. Le limogeage injustifié de Vahid Halilhodzic en 2010 suivi du recrutement inapproprié de Sven-Göran Eriksson n’ont pas donné des leçons de management aux dirigeants du football ivoirien.

En décidant de remanier l’encadrement des Eléphants, la Fif (Fédération ivoirienne de football) remet indirectement à plat les douloureux efforts produits par François Zahoui pour colmater les brèches de division qui ont défiguré la Séléphanto (Sélection des Eléphants) au lendemain des débâcles des Ivoiriens en Can et au Mondial 2010.

Une fois de plus, les dirigeants d’une fédération africaine minimisent le talent managérial d’un de leurs compatriotes. Premier Africain à jouer dans le championnat professionnel en Italie, Zahoui est à créditer d’un bon bilan à la tête des Eléphants. D’un côté, les Ivoiriens ont retrouvé sous sa direction un début prometteur de fond de jeu ; de l’autre, les membres de la Séléphanto se sont montrés plus disciplinés et patriotes sous l’ère Zahoui. Des qualités retrouvées qui fuyaient cette équipe nationale depuis 2006 et plaidaient en faveur de la prorogation du bail de Zahoui.

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Sabri Lamouchi saute dans l’inconnu !

 « Un grand joueur ne devient pas forcément un immense entraîneur », enseigne un adage dans l’univers du football professionnel. En acceptant de succéder à Zahoui à quelques heures du début des éliminatoires du Mondial 2014, Sabri Lamouchi s’est vraisemblablement mis une corde au cou. Il sera desservi d’une part par son inexpérience en matière d’encadrement (il est frais émoulu d’une école d’entraîneur) et sa maigre expérience en sélection française.

Durant ses dix-huit années passées dans le monde du foot professionnel, Sabri n’a goûté qu’à douze reprises aux joies d’une sélection. Un bilan certes supérieur à celui de Zahoui qui n’a joué en équipe nationale de son pays qu’à quatre reprises seulement durant sa carrière ! Toutefois, Sabri est grandement désavantagé par sa méconnaissance de l’univers du foot d’Afrique subsaharienne, même s’il est originaire de la Tunisie. Il est à craindre un retour du "conflit des egos" chez les Eléphants, face à un sélectionneur qui manque cruellement de cran à l’échelle internationale, contrairement par exemple à un Zahoui qui avait le manteau de premier Africain professionnel dans le Calcio.

La principale mission de Sabri est d’offrir une troisième participation consécutive de la Séléphanto à un Mondial. Ce défi passera par un bon comportement des Ivoiriens en phase finale de la Can 2013. Le pari de la qualification de la bande à Drogba pour la 29ème Can est loin d’être gagné avec le charivari qui se poursuit au sommet de l’équipe fanion de la Côte d’Ivoire.

 Afriquinfos