Alors qu’un déluge de feu s’abattait sur les positions djihadistes à Gao, Léré, Kidal et Tombouctou, les représentants des quelque 150 000 Maliens de France étaient reçus pendant plus de deux heures à l’Elysée, ce 13 janvier, d’abord par des conseillers du président français, puis par François Hollande lui-même, avec qui ils ont partagé un petit déjeuner de travail (café, thé, jus d’orange et viennoiseries). Les visiteurs du dimanche – une quinzaine – étaient conduits les présidents du Haut Conseil des Maliens de France, Hamedy Diarra, et du Conseil de base des Maliens de France, Mahamadou Cissé.
Le premier a remercié François Hollande d’avoir pris la « grande décision courageuse » d’intervention au Mali, en dépit de la détention par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de plusieurs otages français « Les amis, c’est dans les épreuves qu’on les compte », a ajouté Hamedy Diarra, très ému, comme le reste des invités. « L’espoir renaît dans le nord du Mali, l’espoir renaît dans le cœur des Maliens » a, pour sa part, déclaré Mahamadou Cissé, dont l’activisme est connu de longue date dans la communauté malienne.
« Le président nous a dit que c’est par devoir que la France est intervenue, et il nous a donné l’assurance que la France continuerait d’accompagner les forces africaines jusqu’à ce que le Mali recouvre l’intégralité de ses frontières », poursuivi Cissé. Ramata Coulibaly, la vice-présidente du collectif Les Maliens de France pour la paix, ne dit pas autre chose : « Si la France n’était pas venue aux côtés du Mali, notre pays n’existerait plus. Ce serait autre chose que le Mali. Les intégristes seraient arrivés jusqu’à Bamako. » Ramata Coulibaly annonce l’organisation d’une marche de soutien à l’intervention française, le 19 janvier, à Paris.
En guise de remerciement, les Maliens de France ont offert au président français des noix de kolas, comme cela se fait dans nombre d’Etats d’Afrique subsaharienne. François Hollande, visiblement ravi de cette visite dominicale, a tenu à raccompagner lui-même ses hôtes sur le perron de l’Elysée, où il a posé avec eux pour la traditionnelle photo de famille.
Rappelons pour mémoire que François Hollande avait « consulté » plusieurs membres en vue de la communauté africaine lors d’un déjeuner restreint à l’Elysée, avant d’entreprendre son premier périple au sud du Sahara, au dernier trimestre de 2012. Une attention inédite sous la Ve République ! Il récidive, à sa manière, en recevant – une première, là aussi – des membres d’une communauté installée sur le sol français, alors même des soldats français sont en opération (pour la bonne cause, il est vrai) dans leur pays.
