RDC: Le Cardinal Ambongo rajoute une couche autour de ses accusations sur les liens Wazalendo-Kinshasa

Afriquinfos Editeur
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Kinshasa (© 2024 Afriquinfos)- L’Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo n’en démords pas. Malgré la polémique suscitée par ses déclarations lors son homélie à la veille de la Pâques, le prélat continue de soutenir que le pouvoir de Kinshasa contribue à l’insécurité dans l’Est du pays en armant des groupes d’autodéfense, notamment les Wazalendo dans le Nord-Kivu.

Pour lutter contre le M23-RDF dans l’Est de la RDC, le gouvernement congolais aurait recours à des groupes d’autodéfense qu’il soutiendrait en les dotant d’armes. C’est ce que soutient l’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo dans une récente interview. Il pointe particulièrement doigt, les Wazanlendo, ces réservistes de l’armée auxquels l’état-major militaire peut recourir pour assurer la défense de la République en cas de nécessité.  Ces derniers selon lui, sont devenus incontrôlés et participent plus à l’insécurité qu’à rétablir l’ordre. L’archevêque de Kinshasa dénonce la stratégie du pouvoir en place qui, au lieu « de renforcer l’armée régulière avec des soldats sélectionnés et bien formés, arme des groupes » qui « agressent les citoyens, commettent des vols et des meurtres. » Fridolin Ambongo accuse les miliciens alliés aux troupes gouvernementales de se lancer dans le commerce illégal de minerais locaux.

Le chef de l’église catholique romaine en RDC ne s’arrête pas là. « Ce que nous craignons le plus, c’est le risque d’une insécurité généralisée d’abord à Goma et plus généralement dans tout l’Est du pays. En effet, le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés, comme les Wazalendo, mais aussi à certains appartenant aux FDLR en espérant que ces groupes soutiendraient l’armée face à l’avancée du M23. Tous ces groupes sont aujourd’hui bien armés et c’est la population qui en paie le prix, générant toutefois un risque d’insécurité généralisée », poursuit-il.

Cette sortie de l’archevêque de Kinshasa passe mal auprès du gouvernement qui défend sa stratégie : « Face aux agressions récurrentes que le pays connaît et qui ont amené le Chef de l’Etat à proclamer l’état de siège sur une partie du territoire national, la mise en place du service dénommé Réserve armée de la Défense donne l’occasion à cette structure de venir en appui aux FARDC dont la mission principale est la défense de la patrie », a déclaré Gilbert Kabanda, alors ministre de la Défense.

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Le Cardinal Fridolin Ambongo, n’en est pas à sa première critique envers le pouvoir de Kinshasa. Déjà lors de la messe pascale il y a quelques semaines, il n’y était pas allé du dos de la cuillère : « Nous savons très bien que notre pays est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux », ajoutant que « ça fait trois mois que notre pays est pratiquement paralysé pour la simple raison que toute la classe politique s’est invitée autour du grand gâteau que l’on est en train de se disputer ». Des vives attaques qui s’il n’avait pas été un représentant du Saint-Siège, lui auraient valu bien de déboires avec le régime de Kinshasa.

Boniface T.