Le ramadan, un défi pour le tourisme tunisien et marocain

Afriquinfos Editeur
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Cette année, le ramadan s’étalera sur tout le mois de juillet. Un hasard du calendrier qui comporte de nombreux inconvénients économiques pour les pays musulmans. En effet, comme les précédentes années, et probablement pour un certain temps encore, le mois sacré des musulmans coïncide avec la haute saison touristique. Une situation problématique puisqu’au moment où des visiteurs du monde entier viennent se relaxer et faire la fête, la plupart des restaurants et commerces sont fermés en journée, et l’alcool interdit dans les bars et boites de nuit. L’an dernier, ceci avait constitué un recul de 20 à 25% des nuitées au Maroc. Un problème auquel vient s’ajouter une trop forte demande sur le mois d’aout, que les professionnels ne peuvent pas toujours satisfaire.

En effet, au cours du ramadan, les musulmans ne partent pas, ou peu en vacances. Ils préfèrent réserver le mois sacré à des moments en famille, loin des grands complexes touristiques et établissements d’hébergements. Les marocains résidants à l’étrangers (MRE), sont plus nombreux à rentrer chez eux durant cette période, mais ils résident alors chez des proches, évitant les hôtels. Ainsi, les marocains et autres musulmans sont deux fois moins nombreux à réserver des chambres d’hôtel pendant la période du ramadan. Un écart qui constitue une perte sèche pour les professionnels du tourisme.

Par ailleurs, il est amplifié par un recul de la présence étrangère. Elle est certes moins significative, mais n’en demeure pas moins importante. Les touristes étrangers sont moins nombreux à visiter le monde arabe pendant le ramadan du fait de leurs craintes pour s’adapter au rythme qu’il crée, de ne point trouver d’endroit pour manger, ou encore d’avoir affaire à une omniprésence de la religion. Les nombreuses questions que les « aventuriers » posent sur les forums de voyages sont les témoins de ces préoccupations : « quelles tenues dois-je porter ? », « puis-je manger ou fumer en public ? » sont des questions qui reviennent régulièrement.

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Les tours opérateur ont déjà apporté une première réponse à ces inquiétudes. En offrant des séjours tout compris et organisés, ils garantissent aux clients que le ramadan n’influencera pas leur voyage. Toutefois, cela ne suffit pas à convaincre tout le monde. Afin de continuer à attirer les touristes, les gouvernements tunisiens et marocains ont fait plusieurs propositions cette année. En Tunisie, les restaurants et hôtels ont été autorisés à servir de l’alcool aux visiteurs étrangers, afin de ne pas leur imposer une tradition qui n’est pas leur.

Toutefois, c’est au Maroc que l’initiative la plus originale a été proposée. La confédération nationale du tourisme a appelé les professionnels du tourisme à créer des offres spécial ramadan. L’objectif est d’attirer un nouveau tourisme, de permettre aux visiteurs de vivre le ramadan autrement, sans contraintes mais en gardant la possibilité de découvrir cette partie intégrante de la culture marocaine. Une initiative qui rejoint des propos tenus par le Routard en 2008 dans son guide « voyager pendant le ramadan » : «cette période est l'occasion de découvrir ou de mieux connaître la culture musulmane».

La baisse du nombre de touriste en juillet, pendant le ramadan, devrait se répercuter en août. En effet, ceux qui ne sont pas partis en vacances en juillet le font souvent en aout. Ceci crée une forte augmentation de la demande, et certains professionnels du tourisme ne sont pas capables d’y répondre. Ainsi, plusieurs établissements touristiques ont déjà fermé les réservations pour cette période.

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