Présidentielle sénégalaise : la violence s’installe peu à peu après un début de campagne timide (SYNTHESE)

Afriquinfos Editeur
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Les partisans des deux candidats, le président sortant Abdoulaye Wade et son ancien Premier ministre Macky Sall, se sont affrontés à plusieurs au cours des quatre derniers jours dans la banlieue de Dakar et dans le nord du pays.

Le dernier affrontement en date est l'attaque du cortège du candidat Macky Sall à Kébémer (centre-nord), ville du natale du président sortant Abdoulaye Wade.

Quelques heures auparavant, des affrontements ont opposé à Saint-Louis (nord) les partisans de Macky Sall aux proches d'un responsable libéral de cette ville. Résultat le domicile de ce dernier à été saccagé par les jeunes en colère.

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Les cas de violence sont aussi notés aux Parcelles Assainies (quartier de la banlieue) où un meeting des responsables locaux de la coalition Bennoo Bok Yaakar (Macky Sall) a tourné en bataille rangée lundi 12 mars, entre militants des deux adversaires au second tour.

Ces derniers se sont affrontés à coups de pierre, de gourdin, de machette.

"Nous allons veiller scrupuleusement à ce que la sécurité de tout le monde soit garantie", a rassuré le ministre de l'Intérieur Ousmane Ngom dans une interview accordée à ce sujet, à la presse étrangère mercredi.

Cette violence n'est pas que physique, elle est aussi verbale sur fonds de calomnies et d'accusations mutuelles notamment sur des sujets sensibles comme l'homosexualité, la franc-maçonnerie.

C'est dans ce climat de tension qui s'installe peu que les deux candidats poursuivent leur campagne, chacun avec sa stratégie.

Avec 34,81% des suffrages, le président Wade cible, avec des fortunes diverses, les chefs religieux des puissantes confréries musulmanes pour obtenir des consignes de vote en sa faveur. Il tente également de convaincre les abstentionnistes du premier tour, soit près de la moitié des électeurs inscrits, et de débaucher des militants de candidats recalés.

Pour sa part, Macky Sall, 26,58% suffrages, a mis en place un nouveau cadre, le Rassemblement des forces du changement (Bennoo Bokk Yaakaar), avec tous les leaders de l'opposition recalés au premier tour de la présidentielle et des membres de la société civile.

Toutes ces personnalités qui le soutiennent et qui ont recueilli près de 50% des suffrages au premier tour, participent, pour la plupart, aux grands rassemblements qu'il organise à Dakar et dans les régions.