Le Parlement marocain se réunit en session extraordinaire

Afriquinfos Editeur
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Le Parlement marocain se compose de deux chambres. Les membres de la Chambre des représentants sont élus au suffrage universel et ceux de la Chambre des conseillers sont élus parmi les membres des conseils régionaux et communaux, des chambres professionnelles et des représentants des associations professionnelles et syndicales.

Selon le ministre marocain chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Lahbib Choubani, l'ordre du jour de cette session sera consacré à l'examen et à l'approbation de cinq projets de loi relatifs à un projet de loi organique sur le Conseil économique, social et environnemental, à un projet de loi cadre portant charte nationale de l'environnement et du développement durable et un projet de relatif aux équipements médicaux.

L'ordre du jour de cette session comporte aussi l'examen et l'approbation d'un projet de loi modifiant et complétant le dahir portant loi relative au Régime collectif d'allocations des retraites (RCAR) et d'un projet de loi modifiant et complétant le code pénal et la loi relative au blanchiment d'argent, a dit le ministre marocain.

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La tenue de cette session s'inscrit dans le cadre de la complémentarité des rôles des pouvoirs législatif et exécutif, a ajouté le ministre, précisant que les travaux pourraient se poursuivre lors de la session du printemps du parlement au cas où l'examen de cet ordre du jour ne serait pas achevé.

Des sources bien informées imputent la tenue de cette session à la visite du président français François Hollande, au cours de laquelle il devra prononcer, le 4 avril, un discours devant les parlementaires.

Toutefois, des groupes parlementaires appartenant à des partis de l'opposition s'apprêtent à annoncer leur boycott des travaux de la session extraordinaire du parlement.

Selon des sources au sein de ces mêmes partis, ces derniers estiment qu'ils n'ont pas été consultés ni lors de la convocation de cette session ni lors de l'élaboration de son ordre du jour, ajoutant que les projets de lois qui figurent à l'ordre du jour de cette session ne revêtent aucun caractère urgent.

Ainsi, le président du groupe parlementaire du Parti Authenticité et modernité (PAM), Hakim Benchemass, a affirmé que la convocation d'une session extraordinaire du parlement était " incompréhensible", ajoutant dans une déclaration au journal arabophone «ASSABAH» qu'il a tenté en vain de chercher une réponse convaincante qui motive la tenue de cette session puisqu'aucun projet de loi n'est prêt pour être adopté.

A noter que la convocation de la session extraordinaire du parlement marocain intervient au moment où le pays fait face à la dégradation de la situation des finances publiques, qui contraint le gouvernement à envisager des coupes budgétaires.

Selon le journal francophone « L'économiste», ces réductions toucheront l'investissement du budget général fixé à 58,91 milliards de dirhams dans la loi de Finances 2013. Chaque département est prié de sacrifier certains programmes en attendant un retour à meilleure fortune. Il s'agit là d'une première puisque la rubrique investissent figurait parmi les "intouchables". Les coupes pourraient aller de 15 à 20 %, soit entre 8,8 milliards et 11,8 milliards de dirhams.