Chasseur de vinyles rares, Jonathan Ward, l’artisan de cette compilation discographique, est Américain. Il nous fait découvrir des artistes populaires jusqu’à la fin de la deuxième Guerre mondiale, et dont les noms et les œuvres ne nous disent absolument rien. Lequel d’entre nous, en effet, connaît le Camerounais Tobbo Eitel, le Congolais Kabongo Bonkoli, les Malgaches Marguerite et Razanatsoa, le Béninois Paul Béhanzin, l’accordéoniste sierra-léonais Salia Koroma ou l’Algérien Cheikh Zouzou ? En tout cas, pas moi ! Et pas davantage l’auteur de la compilation qui avoue ne rien savoir du parcours ou de la carrière de certains des artistes, toute trace de leur existence ayant disparu.
Dans la plupart des cas, Ward s’est contenté de récupérer des vinyles 78 tours enregistrés par des ethnomusicologues ou les premières sociétés d’enregistrement installées au Caire, puis à Alger , Accra, Kinshasa, Nairobi et d’en tirer et de graver sur CD des airs oubliés de tous. Le coffret est proposé avec un ouvrage illustré de 112 pages qui nous plonge un siècle en arrière. Pour notre plus grand bonheur !
Opika Pende, Africa at 78 RPM,
Compilé et édité par Jonathan Ward
Label : Dust-to-Digital
Excavated Shellac
Atlanta, Georgia.
