Nouvelle coalition gouvernementale en vue au Maroc

Afriquinfos Editeur
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Avec le départ du PI, cette majorité gouvernementale s'affaiblit, soit 62 sièges de moins au Parlement. Aussi, la coalition gouvernementale, soit 220 sièges au total, verra son nombre baisser à 160 sièges.  Le gouvernement Benkirane doit donc assurer un minimum de 198 sièges pour s'offrir d'une majorité relative. Autrement dit, les 38 sièges restants valent certainement de l'or pour une nouvelle expérience politique.

Dans ce sens, le journal marocain arabophone "Al Massae ", qui cite des sources proches des négociations, rapporte dans son édition datée du vendredi que lors du 6eme round des négociations, le Chef du gouvernement et le président du RNI, Salah Eddine Mezouar, ont trouvé un compromis pour former la nouvelle équipe gouvernementale sur la base du principe "gagnant-gagnant".

En contrepartie, le parti de la Colombe, arrivé 3e lors des élections de fin 2011 derrière le PJD et le PI, devrait hériter du ministère de l'Economie et des Finances. Le RNI avait conditionné son entrée au gouvernement Benkirane par l'octroi du portefeuille de l'Economie et des Finances à son président, Salaheddine Mezouar, et des portefeuilles ministériels de poids tels que l'Habitat, la santé et l'Education nationale. D'après le quotidien marocain francophone "L'économiste", Ce parti aurait aussi obtenu, entre autres, les portefeuilles des Affaires étrangères, de l'Enseignement et du Commerce.

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 M. Mezouar a imputé, jeudi, la longue durée des négociations pour former un nouvel exécutif, principalement à la nécessité d'asseoir la nouvelle expérience gouvernementale sur des bases solides. "L'une des raisons pour lesquelles les négociations ont duré ce temps, que certains considèrent long, est la nécessité de construire la nouvelle expérience gouvernementale sur une base solide, soit pour prévenir les conflits au sein de la majorité ou pour garantir l'efficacité de l'exécutif et sa capacité à réaliser des acquis concrets, afin d'éviter de reproduire ce qui s'est passé dans la première expérience du gouvernement", explique-t-il dans un communiqué.

Le président du RNI a affirmé que son parti s'est conformé, dans les détails, à la procédure de négociations convenue avec le Chef du gouvernement, et a présenté sa conception concernant tous les aspects du sujet. Il a mis en exergue la bonne foi du RNI dans sa démarche de négociations et son souci de veiller à l'intérêt de la patrie, ainsi que le respect de la délégation que lui a confiée le Conseil national du parti, réuni le 2 août dernier, qui a fixé trois points : "redéfinir les priorités et reconsidérer la Charte de la majorité, ainsi que la structure du gouvernement". Il a rappelé que si son parti avait tenté de venir en aide au gouvernement pour le faire sortir de l'impasse, c'est uniquement par esprit patriotique. "Le RNI ne doit pas être tenu responsable, sous quelque prétexte que ce soit, d'une dislocation de la majorité ou d'une crise gouvernementale", a-t-il martelé.

Pour rappel, le PJD a remporté les législatives de 2011, sans disposer de la majorité. Il a dû composer une coalition au sein de laquelle figure le PI, le Mouvement populaire (MP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS).