Niger/tabagisme : Quand les écoles se transforment en cendriers ?

Afriquinfos Editeur
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Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'on dénombre de nos jours 1,5 milliards de fumeurs à travers le monde, plus de 6 millions de morts chaque année, et plus de 3 000 morts chaque jour.

A Niamey, pour se rendre compte de l'ampleur et du caractère dévastateur de la pandémie du tabagisme, il suffit de faire le tour des milieux fréquentés par les jeunes, les lieux de distraction (bistrots, boites de nuit, clubs d'amis…) et dans les établissements scolaires.

Le fléau a atteint un degré incroyable. Des adolescents dont de petites filles, de 12 à 18 ans, s'en donnent à coeur joie, sans se soucier des conséquences sur leur petite santé.

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Plus qu'un effet de mode, ils sont assujettis à la consommation chronique du tabac, au nez et à la barbe de leurs éducateurs.

En effet, selon les spécialistes, le tabagisme est à l'origine de plusieurs pathologies, notamment les maladies cardio- vasculaires, la tuberculeuse, le cancer de la peau, les ulcères d'estomac, la chute des cheveux, la cataracte, les caries, les rides, entre autres.

Pour attirer l'attention du public sur l'ampleur de ce fléau dévastateur du siècle, et en vue de formuler des recommandations pour une lutte efficace contre cette pandémie, le ministère de la Santé publique, en partenariat avec l'OMS, dans le cadre de la convention cadre adoptée en 2003, a organisé samedi à Niamey une réunion de restitution des résultats d'une enquête réalisée chez les scolaires.

La réunion a regroupé notamment les agents de la santé publique, les élèves et les enseignants, qui partageront ensemble ses résultats.

Selon les données de cette enquête, sur un échantillon de 1.400 élèves au niveau de 20 collèges de la ville de Niamey, 28,5% des garçons de niveau 6e, 5e et 4e , sont fumeurs; et au sein de cette couche, 5,8% des filles mineures fument.

"Ces chiffres doivent interpeller tout un chacun pour pouvoir juguler ce fléau", a dit M. Bawa Janjouna de la direction de l'hygiène publique au ministère de la Santé publique.

De son coté, selon le représentant du ministère de la Santé publique, l'Etat, à l'instar des membres de l'OMS, a négocié et obtenu la convention-cadre de l'OMS de lutte anti-tabagisme, un traité mondial qui se veut une réponse appropriée à la pandémie.

La présente enquête, le troisième du genre mené au Niger, a été réalisée grâce à ce programme.

La restitution des résultats de cette enquête rentre ainsi dans le cadre des stratégies adoptées par l'OMS en vue de juguler le fléau, à l'échelle nationale, voire internationale.

Toutefois, malgré ces efforts, l'on continue encore d'enregistrer de nouveaux fumeurs notamment chez les jeunes.

On se demande alors quand la loi anti-tabac ainsi que le décret de son application qui datent de septembre 2008 entreront en vigueur. La loi prévoit l'interdiction de fumer dans les lieux de travail, dans les lieux fermés et couverts des administrations publiques et privées, des ateliers, des gares et marchés.

Cette interdiction s'applique aux espaces non couverts des écoles, collèges et lycées publics ou privés, des formations sanitaires publiques ou privées ainsi que des établissements destinés à l'accueil, à la formation, ou à l'hébergement des mineurs.

La loi s'applique également aux moyens de transports collectifs.

Les contrevenants encourent des amendes allant de 5.000 CFA à 1. 000.000 de francs CFA (9,3 à 1.870 USD), ainsi que des peines de prison