Niger/Présidentielle 2016 : Les adversaires de Mahamadou Issifou bombent le torse et se veulent teigneux

Afriquinfos Editeur 57 Vues
4 Min de Lecture

Brandissant des pancartes sur lesquels on pouvait lire des messages hostiles au pouvoir comme «A bas le régime», «A bas le gouvernement», «Vive le FPR» ou encore «Non aux fraudes aux élections», les manifestants ont marché pendant deux heures dans le calme jusqu’au siège du Parlement.

«C’est une manifestation pour exprimer notre ras-le-bol vis-à-vis de l’injustice, l’impunité, les détournements, la corruption, le népotisme, le favoritisme, l’enrichissement illicite et les autres crimes économiques et politiques dont ce régime est passé maître», a déclaré un opposant présent à la marche. Cette marche a échoué sur la place de la Concertation située devant le Parlement nigérien, pour se solder par un meeting. Plusieurs leaders du Front patriotique républicain (FPR) se sont succédés à la tribune pour dénoncer la mauvaise gouvernance qui prévaut au Niger sous la direction du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), au pouvoir.

Garantir des élections transparentes

Pour les leaders de l’Opposition, il est temps de passer à l’alternance et ce, dans de meilleures conditions. Car selon les membres du FPR, les conditions sont loin d’être garanties pour des élections crédibles. C’est pourquoi ces derniers ont à cette occasion réitéré leurs principales doléances relatives à l’organisation des prochaines échéances électorales, notamment l’audit du fichier électoral biométrique.

«L’opposition n’acceptera jamais un fichier qui n’est pas conforme à la loi, c’est-à-dire un fichier non crédible et fiable», a lancé le chef de file de l’opposition, Seïni Oumarou qui a exigé «son audit complet et indépendant».

Ce fichier «est conduit de manière désordonnée» et «est plein d’erreurs et d’anomalies», ce qui risque de le rendre «non utilisable», a-t-il insisté accusant le président sortant Issoufou Mahamadou de préparer «un passage en force» pour se faire réélire en 2016, grâce à une «fraude massive».

Des critiques que le parti au pouvoir réfute catégoriquement. Ce fichier «est le fruit d’une démarche consensuelle et a été validé par la majorité et l’Opposition, et  les décisions ont été prises de façon consensuelle», a rétorqué Bazoum Mohamed, président du PNDS. «Les opposants sont donc mal venus  pour contester sa qualité», a-t-il affirmé sur une chaîne de télévision locale. Cependant, le Président du PNDS a reconnu «de petites défaillances qui se rattrapent facilement» et a promis que «la transparence et l’équité  des élections généralement observée  au Niger  sera respectée». Ces derniers mois, le climat politique est tendu dans ce pays du Sahel, où les opposants accusent le chef de l’Etat de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection. L’opposition critique également l’organisation du scrutin, reprochant à la Cour constitutionnelle qui valide les candidatures et les résultats, son «allégeance» au président nigérien.

Pour l’opposition qui voulait une démonstration de force, le pari a été gagné à travers «cette forte mobilisation».

Selon le FFR, cette manifestation est la première d’une série d’activités entrant dans le cadre de la campagne de mobilisation qu’entend mener l’opposition politique pour contraindre le régime à créer les conditions d’élections démocratiques, libres et transparentes en 2016. La coalition a laissé entendre que d’autres manifestations sont prévues dans d’autres villes du pays dans les prochains jours.

Larissa AGBENOU