Nigéria : Nouvelle Terre sainte des pirates africains

Afriquinfos Editeur
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Les eaux du Golfe de Guinée n’ont jamais été aussi dangereuses. Au premier trimestre 2013, les actes de piraterie ont augmenté de 35% par rapport à l’année antérieure. Un chiffre alarmant, d’autant plus quand on se rend compte que l’écrasante majorité des attaques ont eu lieu en eaux nigérianes, selon le rapport du Bureau Maritime International (IMB en anglais).

Pourtant, depuis le début des années 90, c’était la Somalie, de l’autre côté du continent, qui subissait le harcèlement des pirates. Or, l’année dernière, les attaques ont diminué de 68%, une véritable victoire pour les pays de la région Est de l’Afrique.

Changement de cap

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Qu’est-ce qui explique un tel record ? En premier lieu, les mesures préventives privées ainsi que les interventions des forces navales internationales, sous la coupe du Conseil de Sécurité de l’ONU. Mais aussi, le fait que la Somalie ait un véritable gouvernement pour la première fois depuis des dizaines d’années, apportant plus de stabilité à la région.

C’est pourquoi les criminels des mers se sont tournés vers une autre partie du continent : l’Afrique occidentale. Un choix stratégique pour deux raisons : déjà, le Nigéria est le premier exportateur de brut du continent noir ; ensuite, les souverainetés territoriales des différents pays du Golfe de Guinée empêchent l’ONU d’intervenir aussi largement que dans la corne de l’Afrique.

Armés jusqu’aux dents

Les pirates qui opèrent dans les eaux du Nigéria sont armés et bien organisés. En plus des assauts sur les bâtiments transportant du pétrole, ils se sont également mis à prendre des marins en otage, réclamant des rançons aux entreprises.

Cette pratique, de plus en plus répandue, est fort problématique dans la mesure où ces pirates se distinguent par leur violence, infligeant de lourds dommages physiques et psychologiques à leurs victimes. Parfois gardés plusieurs mois en captivités, les otages peuvent être frappés, brûlés à la cigarette, attachés pendant des heures au soleil, enfermés dans des congélateurs et totalement dépouillés. Certains témoignent même qu’on leur a arrachés les ongles avec une pince.

Face à ces violences, les gouvernements tentent d’organiser une action concertée. En juin dernier, les chefs d’Etat d’Afrique occidentale se sont réunis pour établir un code de conduite concernant la sécurité en mer sur la base d’une coopération régionale. Malheureusement, cela ne fait pas baisser la piraterie à cette heure. Sans compter que, de plus en plus, les assurances des entreprises couvrent les navires et leur cargaison, mais pas l’équipage, réduisant drastiquement leur capacité à payer les rançons.

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