Dans le communiqué, l’institution a indiqué que, les acheteurs de devises sur le marché interbancaire ou auprès d'un courtier devront les restituer à la banque centrale s'ils ne les utilisent pas dans les 48 heures.
La banque poursuit en prévenant que « Les particuliers et les banques qui ne se plieront pas à cette injonction seront soumis aux sanctions qui s'imposent, lesquelles pourront inclure une suspension du marché des changes ».
Cette mesure de la banque centrale vient en appui à la décision des autorités de Abuja qui avaient déjà pris une série de mesures pour répondre à la baisse des cours de l'or noir sur le marché mondial entrainant une dévaluation de 8% du naira annoncée le mois dernier par la banque centrale. Le pays a également réduit de 78 à 65 dollars la valeur de référence du baril de pétrole utilisée pour calculer son budget.
Mardi dernier, le président nigérian, Goodluck Jonathan a indiqué que le gouvernement serait contraint de revoir à la baisse le montant de ses dépenses financées par le pétrole si les cours continuaient à chuter. , notamment une dévaluation du naira, de nouvelles taxes sur les produits de luxe et la réduction du prix de référence du pétrole utilisé pour caler les dépenses budgétaires.
De son côté, la ministre des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala a annoncé que la précédente estimation de croissance pour 2015, à 6,35% du PIB, avait été abaissée à 5,5%. Mercredi dernier, la ministre a revu à la baisse les prévisions de croissance pour 2015 et proposé une réduction modeste des dépenses nationales.
« Nous avons une dépense de 4.300 milliards de nairas (24 milliards de dollars), pour 2015, contre 4.600 milliards de nairas en 2014 », avait-t-elle déclaré devant la presse. Les propositions de la ministre, devraient être approuvées par les parlementaires.
Premier producteur de pétrole du continent, le Nigeria dépend à 70% de ses exportations de brut pour son budget et à 90% pour ses recettes en devises.
A. Lamy