A l'ouverture des travaux, le président Issoufou a tenu à rappeler le caractère "spécial" des relations d'amitié et de coopération entre le Niger et le Nigéria et dont le bilan de 41 ans de la création de la Commission mixte est "très positif".
"Notre frontière a été pacifiquement bornée, la sécurité transfrontalière et la sécurité alimentaire ont été promues, des routes ont été construites, l'interconnexion énergétique a été réalisée, des bassins versants transfrontaliers ont été aménagés, des efforts de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et les ennemis de culture ont été mutualisés, des eaux communes ont été partagées, le commerce et les investissements ont été encouragés, les échanges dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'élevage, de la coopération sociale, culturelle, sportive ont été organisées", a relevé le président nigérien.
"Néanmoins, beaucoup reste à faire", a-t-il souligné citant "la mutualisation des efforts" en matière de défense et de sécurité, la promotion des infrastructures routières, ferroviaires et énergétiques, la réalisation des projets de gazoduc et fibre optique Nigeria-Niger-Algérie, la promotion des investissements, le développement agro-pastoral, l'exploitation des ressources naturelles, le commerce, la protection de l'environnement et l'accélération de l'intégration monétaire.
Le président nigérien a invité son homologue du Nigeria à ne pas tolérer ce qui se passe au Mali, à ne pas être complaisant par rapport à tout ce qui favorise le recul démocratique, à ne pas accepter l'instrumentalisation de l'Islam.
"Nous devons faire preuve de fermeté car le danger est grand, car la situation au Mali est une question de sécurité intérieure pour chacun de nos pays. Nous devons, sans tarder, mobiliser nos peuples car leur liberté et leur bien-être sont menacés", a appelé Issoufou Mahamadou.
A l'issue de la réunion, les deux chefs d'Etat, relativement à la sécurité transfrontalière, ont convenu du démarrage effectif des patrouilles mixtes entre leurs deux pays.
Ils ont engagé leurs gouvernements, concernant le partage et l'utilisation équitable des ressources en commun, à faire prévaloir l'esprit de compréhension et de coopération et à prendre toutes les dispositions pour rendre effectifs les lâchers d'eau et la réalisation des projets d'aménagement au profit des populations riveraines.
MM. Issoufou Goodluck se sont satisfaits de la création d'une Chambre consulaire commune à leur deux pays.
Par rapport au contexte sécuritaire dans la sous-région, les deux chefs d'Etat ont exprimé leur "vive préoccupation" par rapport aux périls que fait peser sur leur espace, le terrorisme international, du fait notamment d'Al-Qaida au Maghreb Islamique ( AQMI), de Boko Haram ainsi que d'autres organisations "criminelles " qui constituent une véritable menace pour la stabilité de la sous-région.
Sur la situation au Mali, Issoufou Mahamadou et Goodluck Ebele Jonathan ont dégagé une "identité de vue" sur la nécessité d'aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale, conformément aux décisions pertinentes de la CEDEAO et la Résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies le 12 octobre.
Les assises de la 7ème session de la Haute autorité de la Commission mixte nigéro-nigériane de coopération se tiendront au Nigeria.
