Niger : Les ministres africains en charge des questions de frontières en conclave à Niamey

Afriquinfos Editeur
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A l'ouverture des travaux, Issoufou Mahamadou a relevé que les cartographies en Afrique apprennent qu'il y a 80 000 km de frontière dont seulement 25 % ont été effectivement démarqués.

"Quand on regarde la carte de l'Afrique, on a l'impression d'être en face d'un miroir brisé avec toutes ces lignes qui serpentent, ignorent très souvent le continent sociologique, ethnique et culturel", a-t-il poursuivi appelant à "réparer ce miroir et non pas à le briser davantage".

"Notre devoir est non pas de fabriquer de nouvelles frontières, comme certains tentent aujourd'hui de le faire au Mali, mais de sortir de celles héritées de la colonisation à travers l'intégration", a dit Issoufou Mahamadou.

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Il a estimé que l'Afrique doit transcender les frontières barrières, encourager les dynamiques transfrontalières et toutes les formes de coopération décentralisée de voisinage.

"Nous devons nous inspirer de l'exemple de l'Europe où des nations puissantes qui se sont livré la guerre pendant des siècles, s'unissent aujourd'hui pour être plus fortes", a-t-il fait remarquer.

Le président nigérien a engagé les ministres et les experts à se mobiliser afin d'adopter la convention africaine sur la coopération transfrontalière qu'il a baptisée "convention de Niamey".

Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Lamamra Ramtane, a, pour sa part, indiqué que la problématique des frontières fait partie des grands sujets de mobilisation de l'organisation continentale.

"Du fait de leur tracé pendant la période coloniale, les frontières africaines ont été une source récurrente de différends et parfois de conflits armés", a-t-il déclaré, ajoutant que c'est suite à ces préoccupations qu'est né en juin 2006, le Programme frontières de l'UA.

Il vise à veiller à l'évolution structurelle des conflits à travers les efforts de délimitation et de démarcation des frontières africaines, de façon à éviter le potentiel de nuisance et à approfondir le processus d'intégration.

M. Ramtane a dit sa fierté en raison de l'existence aujourd'hui auprès des acteurs concernés d'une plus grande prise de conscience de l'importance de ce Programme frontière mais aussi en raison de la multiplication par les Etats d'initiatives visant à mettre en oeuvre les différents volets du programme.

La conférence des ministres a été précédée par une réunion préparatoire de trois jours des experts débutée lundi.