Niamey ainsi que d'importantes autres agglomérations du pays ont renoué avec les coupures électriques, en dépit de nombreuses promesses des autorités et des responsables de la société nigérienne d'électricité (NIGELEC), de régler définitivement ce problème récurrent cette année.
Toutes les activités sont bloquées depuis 48 heures; dans l'administration notamment, tous les travailleurs sont hors des bureaux, d'autres y trouvent un prétexte valable pour vaquer à d'autres besognes. Un homme très exaspéré, exprime à qui veut l'entendre son ras-le-bol face à ces coupures intempestives, dans un pays où les températures avoisinent des fois les 50°c. "On est entré dans une cadence plus énorme que celle de l'année passée, c'est vraiment insupportable", se résigne tout simplement ce citoyen.
"On avait cru aux différentes promesses, mais aujourd'hui, c'est une totale déception. C'est un grand désarroi, la population souffre", s'exclame avec amertume un autre.
Selon M. Soumaila Kangueye Koba, acteur de la société civile, "il y a lieu tout simplement d'interpeler les différents acteurs notamment les responsables de la NIGELEC qui doivent des explications et des excuses à la population, et les autorités qui doivent impérativement créer les conditions pour garantir l'indépendance énergétique de notre pays". "Après la crise alimentaire, l'énergie doit être la deuxième priorité à résoudre", a-t-il fait savoir.
Dans un communiqué radiotélévisé laconique, mercredi, la direction de la NIGELEC a justifié ces perturbations par des pannes techniques sur l'interconnexion haute tension qui fournit plus de 80% du courant électrique consommé au Niger à partir du Nigéria. "Des équipes sont à pied d'œuvre pour rétablir la situation normale dans les meilleurs délais", a-t-elle rassuré. En attendant, la disponibilité nationale qui est de 20 mégawats, est mobilisée de façon tournante pour assurer la fourniture de l'énergie électrique au niveau de la ville de Niamey, dont les besoins tournent autour de 100 mégawats à cette période de forte chaleur. Par ailleurs, selon toujours la direction de la NIGELEC, "la mise en service d'un groupe électrogène de 20 mégawats toujours à Niamey est attendue pour le lundi 16 avril prochain".
A moyen terme, il est prévu cette année, rappelle-t-on, la construction à Niamey d'une centrale thermique de 100 mégawatts, grâce à un financement de la Banque ouest-africaine de Développement (BOAD), pour un montant de 17 milliards de francs cfa, en vue de résoudre le problème de la fourniture en énergie électrique. En outre, avec la construction du gigantesque barrage hydroélectrique de KANDADJI sur le fleuve Niger, en amont de Niamey, dont la fin est prévue en 2016, une des priorités majeures des autorités, il sera produit environ 130.000 mégawats, permettant ainsi au Niger d'avoir accès à de l'électricité à bon marché.
