La situation à la frontière entre le Maroc et l’Espagne, au niveau de Ceuta est souvent tendue. Les policiers qui y travaillent vivent en permanence au rythme des tensions, des affrontements et des arrivées dans l’enclave espagnole. Toutefois, hier, ils ont dû faire face à un évènement d’une rare violence, et probablement la plus grande arrivée de marocains de l’histoire de cette frontière.
Les forces de sécurité espagnoles ont dû surmonter, un peu avant 10h30, l’arrivée de plusieurs milliers de marocains, venus faire leurs courses à Ceuta pour ensuite quitter la ville par le pont du Biutz, exclusivement réservé aux sorties de la ville. L’afflux de marocains était inédit. Jamais une telle concentration de « porteadores » (porteurs) n’avait été observée à Ceuta : selon les sources, ils étaient 3.000 ou 6.000 à vouloir entrer dans la ville hier matin.
Face à cette imposante arrivée, la police espagnole s’est vue contrainte de fermer la frontière, bloquant de ce fait toutes les entrées dans la ville de Ceuta. Elle a ainsi été fermée pendant plus de cinq heures consécutives, et n’a commencé à retrouver sa normalité qu’à partir de 16h. Cette fermeture a entrainé de nombreuses réactions chez les marocains. Plusieurs d’entre eux ont jeté des pierres et d’autres projectiles, principalement entre 10h et 13h, sur la police espagnole, qui a répondu avec des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc.
On dénombre 23 blessés parmi les forces de sécurité espagnoles et une vingtaine côté marocain. Ces derniers ont été transportés dans les hôpitaux de Fnideq et M'Diq, situés à proximité.
Les marocains qui cherchaient à passer la frontière venaient acheter des marchandises, pour les revendre ensuite dans le Royaume. Chaque année, c’est pendant le Ramadan que les incidents les plus violents se produisent à la frontière avec Ceuta
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