Le Maroc suspend la taxe d’importation sur le blé tendre

Afriquinfos Editeur
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Un communiqué du ministère marocain de la Communication, rendu public au terme de la réunion du Conseil de gouvernement, précise que cette mesure a été prise pour garantir l'approvisionnement régulier du marché intérieur en blé tendre et produits dérivés.

Rappelons que suite à la première décision de la suspension des droits de douanes sur l'importation du blé tendre à partir du 16 septembre 2011, le Maroc a mis en place un système de restitution au profit des importateurs. Cette mesure consiste à prendre en charge le surcoût engendré par la flambée des cours mondiaux par rapport au prix ciblé par le gouvernement marocain qui s'établit à 260 DH/quintal entrée moulin. Un seuil qui permet de maintenir le prix du pain inchangé.

Dans le cas inverse, la différence devrait être restituée à l'Etat. Selon le ministre marocain de l'Agriculture et de la pêche maritime, M. Aziz Akhannouch, le Maroc dispose jusqu'à fin septembre courant de 13 millions de quintaux de blé, soit une réserve suffisante pour trois mois. Le ministre a considéré qu'il existe des "possibilités indéniables" d'importation de blé auprès des pays d'Europe, de la Mer noire et d'Amérique par les opérateurs nationaux du secteur, en vue de satisfaire les besoins du marché national en la matière. Il a rappelé que la production nationale de blé s'est élevée à 51 millions de quintaux.

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Rappelons que le gouvernement marocain a décidé, en août dernier, de prolonger d'un mois la période de collecte de la production nationale de blé tendre, principale céréale consommée au Maroc, à fin septembre 2012, pour permettre aux agriculteurs de commercialiser la plus grande partie de leur récolte.

Toutefois, des professionnels mettent en garde contre une crise du pain au Maroc après que le stock des céréales ait commencé à s'épuiser alors que des informations parlent de préparatifs menés par l'Office National Interprofessionnel des Céréales et des Légumineuses (ONICL) pour le lancement d'un appel d'offres international pour l'importation de 300.000 tonnes de blé.

Au moment où leurs prix étaient en forte progression sur le marché international ces derniers mois, les importations marocaines des céréales ont enregistré une nette hausse.

Près des deux tiers des importations du Maroc en blé tendre proviennent de la France et plus de trois quarts du blé dur importé sont fournis par le Canada. Pour les approvisionnements en orge, plus de deux tiers des quantités ont été importés de la France, alors que 33% du maïs proviennent de l'Argentine.

Du côté du ministère marocain de l' Agriculture et de la pêche maritime, l'on rassure que "compte tenu des engagements du royaume dans le cadre des accords de libre-échange avec les États-Unis et l'Union européenne, le Maroc est tenu de lancer des appels d' offres pour importer du blé tendre sous des conditions douanières préférentielles".

A noter que la campagne de collecte du blé tendre se poursuit dans de "bonnes conditions", atteignant 13,9 millions de quintaux à la fin de la première semaine d'août. La collecte par les minotiers et les opérateurs céréaliers déclarés à l'ONICL a même dépassé les prévisions initiales grâce aux mesures prises par le gouvernement pour soutenir les prix payés aux producteurs et la bonne qualité caractérisant le blé national lors de cette campagne.

Pour ce qui est du stock en blé tendre détenu par les opérateurs, ce dernier est resté à fin août à un niveau très confortable de 17,5 millions de quintaux, soit l' équivalent de plus de 4 mois d'écrasement des minoteries industrielles.