Maroc : Quand l’alcool mène en prison

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Le ramadan avait commencé avec des rumeurs au Maroc. Certaines personnes, rapidement relayées par les médias, affirmaient qu’une police spéciale allait être mise en place pour traquer tous ceux qui rompraient le jeun en public. La rumeur avait rapidement été démentie, et aucune police spéciale n’a été créée. Malgré tout, les policiers veillent au respect de l’ordre public et se charge de faire respecter le jeun dans les rues du Royaume.

Ainsi, lorsque le deux juillet deux sans-abris pénètrent dans le souk d’El Arba, dans la région du Gharb au nord-ouest du Maroc, en état d’ébriété après avoir bu de l’alcool au bord de la rivière Sbou, l’intervention de la police était cohérente. Leur arrivée dans ce marché a provoqué l’indignation des visiteurs. Les deux hommes sont alors devenus violents, l’un d’eux allant jusqu’à se blesser à l’arme blanche pour faire peur à ceux qui le blâmaient. C’est donc afin de faire respecter l’ordre public que la police les a arrêtés.

Mis en examen, ces deux individus ont été condamnés à six mois de prison pour « ébriété et rupture ostensible du jeun durant le ramadan sans autorisation légale ». Cette décision est conforme au code pénal du Maroc, qui stipule par son article 222 que « celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l’emprisonnement d’un à six mois ». Une amende peut aussi être requise contre tout musulman qui aurait rompu le jeun en public pendant le ramadan.

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Chaque année au Maroc, plusieurs personnes sont condamnées dans le cadre de cet article, souvent pour fumer ou boire en public pendant le mois du ramadan. Cet année, la première condamnation est associée d’un véritable scandale, du fait de la violence dont on fait preuve les deux hommes et, parce que la vente d’alcool est interdite pendant le mois sacré.

Pour rappel, durant les 29 ou 30 jours de ramadan, que ce soit en hiver ou en été, les musulmans ne peuvent ni boire, ni manger, ni fumer ni avoir de rapports sexuels de l’aube au coucher du soleil. Dans de nombreux pays musulmans, le non-respect de ces principes est associé de sanctions pénales. Souvent, ces pays sont tiraillés entre respect des principes musulmans et respect de la liberté de conscience. Ainsi, cette année, la Tunisie et le Maroc ont assoupli certaines règles pour attirer les touristes européens même pendant le mois sacré.

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