Le Maroc proteste contre une éventuelle modification par l’UE des prix d’entrée des fruits et légumes

Afriquinfos Editeur
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Cette manifestation a été organisée par des acteurs associatifs, des représentants des chambres d'agriculture et des professionnels du domaine agricole, venus des différentes régions du Maroc.

Juste avant l'organisation de ce sit-in, le gouvernement marocain a exprimé son inquiétude et sa grande préoccupation quant à l'éventuelle adoption finale par les instances européennes de l'acte délégué, adopté en début de semaine par la commission de l'Agriculture au sein du Parlement européen, visant la mise en œuvre du projet de réforme de l'organisation des marchés, qui consiste à introduire des restrictions des méthodes de dédouanement des produits agricoles marocains soumis à l'entrée des marchés européens.

Le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane a demandé à l'Union européenne (UE) de trouver rapidement des solutions concrètes pour préserver les acquis contractuels du Maroc et maintenir le flux traditionnel des exportations marocaines des fruits et légumes sur le marché européen, conformément aux dispositions de l'Accord agricole.

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Un communiqué du département du chef du gouvernement marocain a indiqué que lors d'un entretien avec Rupert Joy, chef de la Délégation de l'UE à Rabat, M. Benkirane a exprimé au responsable européen "la profonde préoccupation du gouvernement quant à l'impact négatif de ces nouvelles dispositions, notamment la modification des mécanismes du prix d'entrée, surtout sur les exportations agricoles marocaines, particulièrement de tomates, vers le marché européen". L'adoption de ce nouveau mécanisme, décidée "unilatéralement" par l'UE, est en contradiction effective avec les engagements de l'Union au sein de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) car elle ignore totalement les dispositions pertinentes de l'Accord d'association liant le Maroc à l'UE, ajoute la même source.

Selon le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, cette décision pourrait engendrer des "retombées catastrophiques sur les conditions d'accès des producteurs de fruits et légumes marocains, notamment la tomate, aux marchés européens". Et de prévenir que l'adoption finale de cet acte entraînerait un important recul des exportations de la tomate, "voire l'effondrement de ce créneau, avec les importantes répercussions sociales et économiques éventuelles qu'elle risque de provoquer, notamment en termes de perte emplois".

De son côté, le ministre marocain de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, Aziz Akhannouch, a qualifié l'initiative européenne "de démarche aussi étonnante qu'incompréhensible de la part d'un partenaire historique et de retour en arrière sur des négociations qui ont mobilisé pendant une longue période les responsables marocains et européens". Le ministre a ajouté que "c'est une relation de confiance et de partenariat durable qui est mise à mal".

A noter que lors du 4ème round de cinq jours de négociations autour de l'Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre le Maroc et l'UE, qui s'est clôturé vendredi à Bruxelles, les négociateurs marocains et européens ont abordé toutes les thématiques couvertes par cet accord qui a pour objectif principal de faciliter l'intégration progressive de l'économie marocaine dans le marché intérieur de l'UE. Le Maroc est le premier pays avec lequel l'UE a entamé les négociations sur un tel accord le 22 avril 2013 à Rabat. L'ALECA s'inscrit dans le cadre de la nouvelle génération d'accords commerciaux que l'UE envisage de conclure avec quatre pays du sud de la Méditerranée à savoir le Maroc, la Jordanie, la Tunisie et l'Egypte