Le moins que l’on puisse dire, c’est que Mohammed VI ne s’en tient pas aux discours aseptisés et fadasses. Quand il a quelque chose sur le cœur, il n’hésite pas à la dire franchement. Quitte à le faire à l’occasion de son anniversaire et de celui de la Révolution du roi et du peuple. Devant le pays tout entier.
Benkirane n’était pas le seul à passer à la casserole : l’ont accompagné Mohammed El Ouafa, ministre de l’Education, et Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur. Le motif : la gestion lamentable de l’éducation au Maroc.
« Il n’est pas raisonnable que tous les cinq ans, chaque nouveau gouvernement arrive avec un nouveau plan, faisant l’impasse sur les plans antérieurs, alors qu’il ne pourra pas exécuter le sien intégralement, au vu de la courte durée de son mandat » commente le souverain.
Avant d’ajouter, acide à souhait : « Il faut renoncer à la polémique stérile et détestable qui n’est d’aucune utilité, si ce n’est le règlement de comptes étriqués et la pratique de l’injure et de la calomnie. La stigmatisation des individus ne contribue pas à régler les problèmes, mais plutôt à les exacerber ».
Dans les faits, c’est plus précisément l’interruption du Programme d’urgence par El Ouafa qui est visé. Le Programme, lancé en janvier 2009 par son prédécesseur Ahmed Akhchichine, a été enterré dès fin juillet 2012, à l’arrivée de l’actuel ministre, qui le considérait trop coûteux pour de trop maigres résultats.
Mohammed VI avait déjà critiqué le gouvernement Benkirane dans son discours de la Fête du trône le 30 juillet dernier. Et à qui voudrait le taxer de favoritisme politique, il réplique n’être « affilié à aucun parti ». « Le seul parti auquel je suis fier d’appartenir, grâces en soient rendues à Dieu, c’est bien le Maroc ».
Et en bon père du Maroc, il n’hésite pas à passer une bonne rouste à ses enfants de temps à autres.
Regardez l'intégralité du discours royal:
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