Maroc : Plus de 50.000 manifestants ont marché à Casablanca

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Le gouvernement s'étant engagé à poursuivre le dialogue social et à mettre en œuvre cet accord, conclu avec les centrales syndicales et le patronat aux fins de promouvoir la situation des salariés et des fonctionnaires. Des travailleurs, plusieurs partis politiques et des jeunes du Mouvement du 20 février venus de plusieurs viles du royaume ont participé à cette marche, placée sous le mot d'ordre "la dignité d'abord".

Répondant à l'appel de la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT), les manifestants, partis de place de la Victoire à Derb Omar, ont sillonné une grande partie des artères et rues de la ville en scandant des slogans appelant à la mise en œuvre de l'accord du 26 avril 2011, au respect des libertés syndicales, à la lutte contre la corruption et le népotisme, à l'amélioration des conditions de travail et de vie de la classe ouvrière. Ils ont également exprimé, à travers des banderoles, leur opposition à la loi sur le droit de grève et demandé l'augmentation des salaires et des pensions de retraite, l'application de l'échelle mobile des salaires, la réforme des régimes de retraite, l'amélioration des services de santé, la promotion du système d'éducation et la transparence de la justice.

Dans une déclaration commune, les deux centrales syndicales estiment que l'actuel gouvernement dirigé par l'islamiste modéré, Abdelilah Benkirane, du Parti Justice et Développement (PJD), vainqueur des élections législatives du 25 novembre dernier, "persiste à prendre des décisions unilatérales contre les syndicats et que la classe ouvrière se trouve actuellement dans une nouvelle situation marquée par le recul, la violation des libertés sociales et collectives et la répression des manifestations et mouvements de protestation sociaux légitimes".

- Advertisement -

Elles y ont également appelé à des négociations collectives tripartites pour, entre autres, le respect des libertés, la hausse des salaires, l'unification du SMIG et du SMAG, la révision des lois organiques pour l'élection des délégués, la réforme du système d'éducation et des régimes de retraite.

Quelques jours après la décision de la FDT et de la CDT de coordonner leur action pour organiser conjointement cette marche pacifique sous le signe "Pour défendre la dignité et les revendications matérielles et sociales légitimes des salariés marocains", le ministère marocain de l'Emploi et de la Formation professionnelle a rendu public un communiqué annonçant que le ministère et les centrales syndicales les plus représentatives ont convenu de créer des commissions spécialisées pour assurer la mise en oeuvre des engagements pris, et non encore honorés, dans le cadre du round d'avril 2011 du dialogue social et chercher des solutions aux différends en suspens.

Toutefois, les syndicats attendent aujourd'hui des solutions opérationnelles de la part du gouvernement concernant les revendications relatives à la révision du système de promotion et la promotion exceptionnelle dans la fonction publique avec comme date d'effet l'année 2003, à l'abattement fiscal (réduction de l'impôt sur le revenu) et à l'ouverture de négociations sectorielles pour améliorer les conditions de la classe ouvrière marocaine.