Le Maroc et l’Espagne sont-ils en passe de devenir des partenaires privilégiés ? Mohammed VI a exprimé son désir de renforcer les liens économiques entre les deux pays. « Si nous exploitons le potentiel de notre partenariat, nous aurons l’occasion de créer de la croissance et de l’emploi », avance-t-il, confiant.
« Le Maroc est aujourd’hui un bel exemple d’ouverture et de stabilité », clame de son côté le souverain espagnol, saluant les changements entraînés par la mise en place de la nouvelle constitution. Tous deux évoquent ensuite le vieux projet d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar, créant un lien pour le moins concret entre les deux pays, symbolisant leur entente en tous points parfaite, semble-t-il.
Il ne faudrait pourtant pas oublier ce que « diplomatie » veut dire : les mots doux et les projets d’avenir n’ont pas la même valeur que des mesures effectives et réelles. Certes, de vraies décisions ont été prises à l’occasion de cette visite de Juan Carlos 1er à Rabat, notamment sur le plan économique, mais restent encore de nombreux sujets que beaucoup espéraient voir abordés durant la rencontre et qui n’ont pas, ou pas encore, trouvé gain de cause. Qu’en est-il en effet de la situation au Sahara occidental, de la condition des femmes, de la liberté journalistique ?
Sans verser dans le pessimisme, peut-être est-il donc plus avisé d’attendre les résultats concrets de cette visite officielle avant de se prononcer sur la belle, grande et heureuse amitié que se témoignent à qui mieux mieux les deux souverains.
