Le Maroc et l’UE renégocient les accords des fruits et légumes

Afriquinfos Editeur
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La première rencontre aura lieu lors de la visite au Maroc du directeur général de l'Agriculture et du développement rural de l'UE, indique un communiqué du ministère marocain de l'Agriculture. L'objectif est de rétablir l'équilibre dans les échanges entre le Maroc et l'UE, comme cela avait été négocié dans l'accord agricole qui lie les deux parties.

Cette décision met fin aux tensions — ou du moins les atténue — qui sont apparues au Maroc après l'adoption par l'UE des actes délégués entrant dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) et stipulant une hausse des prix d'accès des fruits et légumes marocains sur le marché communautaire. Validée par la Commission agriculture et développement rural au sein du Parlement européen, la réforme de la PAC, qui doit entrer en vigueur en octobre, instaure un changement des conditions d'accès des produits marocains sur le marché européen. Ainsi, le nouveau système adopté prévoit à ce titre que les fruits et légumes seront dédouanés sur la base d'une valeur forfaitaire, sans recours à la valeur réelle des produits, ce qui impacterait négativement la compétitivité des produits marocains. Le gouvernement marocain indique pour sa part que cela constitue une réelle remise en cause des dispositions de l'accord agricole de 2012, qui vient à peine d'entrer en vigueur. Depuis cette date, le Maroc peut exporter 55% de ses produits sans droits de douane, contre 33% auparavant, et les exportations de l'UE vers le Maroc devront passer sur 10 ans à 70% sans droits.

 Les prochaines négociations coïncident avec celles entamées depuis quelques mois en vue de parvenir à un accord de libre-échange approfondi et global (ALEAG). L'accord est destiné à approfondir les relations commerciales existantes dans toute une série de domaines qui ne sont pas encore couverts, tels que les services et les marchés publics.

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 L'accord devrait également permettre de mieux protéger les investissements et les nouveaux engagements en matière de concurrence et de droits de propriété intellectuelle.

 Pour rendre plus efficaces les dispositions de libre-échange existantes, les négociateurs chercheront en outre à simplifier les procédures douanières et à alléger les barrières commerciales liées à la lourdeur de normes industrielles incompatibles ou superflues, ou encore à des exigences en matière de sûreté alimentaire. Un chapitre consacré au développement durable permettra de faire en sorte que la libéralisation des échanges n'ait pas d'effet négatif sur l'environnement ou les normes sociales.

L'ALEAG constituera donc une étape importante vers l'intégration progressive de l'économie marocaine dans le marché unique de l'UE, en supprimant les obstacles aux échanges à la fois aux frontières et au-delà de celles-ci. Il permettra d'approfondir l'intégration en procédant à un rapprochement entre les exigences commerciales, les normes industrielles, les réglementations techniques et les mesures relatives à la santé végétale et animale en vigueur au Maroc et la législation de l'UE. Il couvrira à ce titre un ensemble global de domaines qui revêtent une importance fondamentale dans un environnement d'échanges et d'investissements moderne, transparent et prévisible.

Pour rappel, l'UE, qui est le premier partenaire commercial du Maroc, compte pour environ 50 % dans l'ensemble des échanges du pays. Les échanges de biens entre l'UE et le Maroc ont progressé au cours des dernières années, leur valeur s’établissant à plus de 26 milliards d'euros en 2012. Les échanges de services représentent 7 milliards d'euros, selon les derniers chiffres disponibles. Le total des stocks d'investissements directs bilatéraux atteint près de 29 milliards d'euros.