Maroc : Les attentes de la COP 22

Afriquinfos
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Marrakech (Afriquinfos 2016) –  La 22ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22), qui aura lieu du 7 au 18 novembre à Marrakech, est un événement à enjeu double qui devra passer à l’action pour faire face à aux changements climatiques menaçant la sécurité de plus de 7 milliards de personnes.

Les participants à cette COP doivent passer la dure épreuve de « l’action », dont Ségolène Royal a parlé à la COP21 avant de devenir un refrain répété dans tous les pays et toutes les instances, pour déterminer les modalités de mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

Les parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sont aussi appelées à accélérer l’action avant 2020 pour réduire l’impact des changements climatiques, tout en respectant les droits humains énoncés dans l’Accord de Paris sur le climat.

Certes, l’Accord de Paris a été signé et ratifié dans un temps record (moins d’une année), beaucoup moins que le Protocole de Kyoto (8 ans), mais les 197 parties doivent consentir leurs efforts et faire preuve de maturité et de sagesse pour l’opérationnaliser, sinon il serait insignifiant.

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Entré en vigueur le vendredi 4 novembre, l’Accord de Paris sur le climat a été ratifié par 94 pays représentant 66% des émissions de gaz à effet de serre (GES), dépassant ainsi l’objectif préfixé d’au moins 55 pays responsables de 55% de ces émissions.

Lors de l’Assemblée générale de l’ONU, tenue en septembre dernier, 60 pays couvrant près de 48% des émissions globales de GES ont ratifié l’accord, avant la Chine et les États-Unis, grands pollueurs du monde (avec respectivement 20% et 18% des GES), l’Inde, troisième pollueur mondial (4%) et l’Union Européenne (12%).

Appliquer l’accord

La COP22 aura donc la tâche difficile et l’obligation de trouver un compromis sur les modalités de mise en œuvre de l’accord, un accord, dont les artisans ont tout fait pour qu’il n’ait pas le sort du protocole de Kyoto et de la COP15 de Copenhague (2009), qualifiés de fiasco par les experts.

Cet événement planétaire sera également l’occasion de développer les programmes d’actions climatiques prévus dans le cadre du plan Paris-Lima et Paris-Marrakech.

Selon le programme étoffé de cette conférence mondiale, les Etats vont aborder des sujets et thématiques primordiaux pour les pays vulnérables aux changements climatiques, notamment l’Afrique.

Ainsi, l’agriculture, qui emploie plus de 60% de la population africaine, sera au menu des discussions et négociations, sachant que le pays hôte de cette COP a été le maître artisan de l’initiative triple A (Adaptation-Afrique-Agriculture).

Ce secteur doit répondre au souci d’adaptation aux changements climatiques et d’assurer la sécurité alimentaire à un continent dont la population, estimée à 2,5 milliards d’habitants, devrait doubler d’ici à 2050, et qui (l’Afrique) doit « doubler sa production agricole d’ici à 2030 et la tripler d’ici à 2050 », selon le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch.

D’autres sujets tels que l’énergie, l’eau, le transport, l’industrie, le commerce, l’éducation, la transparence et le transfert des technologies seront au menu des plénières et des évènements spéciaux de la COP22.

Si la COP de Paris a été un pari pour adopter un accord juridique et contraignant, celle de Marrakech doit passer à l’action pour dissiper les craintes de l’humanité et atteindre l’objectif de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C.

Vignikpo Akpé