Maroc : Les 100 jours du nouveau gouvernement passés au peigne fin

Afriquinfos Editeur
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Nommé le 3 janvier 2012, le gouvernement Benkirane a obtenu le vote de confiance le 26 du même mois. 100 jours après son investiture, l'action du nouveau gouvernement est passée au peigne fin par la société et la classe politique marocaine.

Alors que toutes des composantes de l'opposition minimisaient les mesures adoptées par le gouvernement, les représentants de la majorité au parlement marocain exprimaient un autre point de vue sur son action.

Les premiers considèrent que ce gouvernement agit comme s'il est encore en période de gouvernement de gestion des affaires courantes, sur le plan de la gestion et non sur le plan constitutionnel, dans le sens où tous les dossiers relatifs à la gestion de la chose publique sont l'héritage du gouvernement sortant.

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 Le PJD répond à ces déclarations en précisant que toutes les mesures prises par l'Exécutif s'inscrivent au cœur de la bonne gouvernance et de la consolidation de la culture de la transparence et sont une réponse aux revendications incessantes des citoyens et des organisations politiques et de la société civile.

Le parti précise que la transparence n'est pas une fin en soi mais représente un préambule à la consécration de la justice sociale et du principe de l'égalité des chances.

Il relève le caractère ambitieux et volontariste de la loi de Finances 2012 qui, selon lui, redonne espoir aux citoyens marocains en faisant le choix de l'augmentation du budget réservé aux investissements publics, dans un contexte international marqué par la hausse des prix et la récession économique affectant les principaux partenaires commerciaux du Maroc.

Il note que les premiers pas du gouvernement dans la gestion des affaires politiques sont marqués par la diminution des protestations en raison d'une majorité issue des urnes suite à une élection démocratique.

 Le PJD, venu en tête des élections du 25 novembre avec 107 sièges, est parvenu, à la faveur de consultations menées avec ses alliés, à s'assurer une majorité numérique de 217 sièges sur les 395 que comprend la Chambre des représentants, si l'on compte les sièges du Parti de l'Istiqlal (PI,60), du  Paris du Progrès et du Socialisme (PPS,18) et du Mouvement populaire (MP, 32), soit 55% des sièges de la première Chambre du Maroc.

  Les 100 jours du nouveau gouvernement ont surtout été marqués par les acquis politiques de l'Exécutif à la publication de la liste des bénéficiaires des agréments de transport, des associations et organes de presse bénéficiaires de subventions, à la libération des détenus salafistes (islamistes) et au lancement de la généralisation du RAMED (Régime d'assistance médicale des économiquement démunis), qui devra bénéficier à environ 8,5 millions de Marocains.  Elle a aussi été marquée par l'appel à réformer la caisse de compensation et le projet de création d'un Conseil national de presse.

 Aujourd'hui, le gouvernement est appelé par la classe politique à adopter des mesures d'austérité en matière de dépenses, à lutter contre la corruption sous toutes ses formes et à mettre en place des mécanismes et des lois pour renforcer le contrôle des dépenses publiques et protéger la compétitivité, la transparence et la gouvernance.