Maroc : Un journaliste victime d’un coup monté par la mafia

Afriquinfos Editeur
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Ahmed Bouziane, mercredi dernier, se rendait dans sa famille pour le premier jour du Ramadan. Alors qu’il est en voiture avec son fils, il se retrouve bloqué dans l’avenue Ibn Rochd par un véhicule arrêté devant un supermarché. Le conducteur se dispute avec le propriétaire du supermarché, et le journaliste finit par sortir de sa voiture pour voir de quoi il retournait.

C’est là que les événements deviennent suspects. L’altercation tourne à la bagarre, et Ahmed Bouziane comprend que les deux hommes sont probablement de mèche, l’ayant coincé dans un coup monté. Il est tabassé et en sort avec un doigt fracturé, nécessitant une chirurgie et un arrêt de travail de 42 jours.

Le journaliste ne se fait pas d’illusions : ses émissions dérangent. Il y a à peine trois semaines, ses émissions sur le trafic de drogue de Fnideq ont abouti à l’arrestation du plus gros narcotrafiquant de la région, si ce n’est du pays, « Frifra », de son vrai nom J. Azerkan.

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Il y a six ans, on avait incendié sa voiture. Maintenant, il perd presque l’usage de sa main. Le monde du journalisme marocain a salué unanimement son professionnalisme et sa droiture morale qui l’amènent à faire son travail malgré les lourds risques que cela implique. Une vive inquiétude s’est en même temps faite ressentir parmi des collègues dans tout le pays face à cette violence.

Ahmed Bouziane a fait un recours en justice depuis son agression, sans succès. Il continue à exiger l’arrestation de ses agresseurs, et a également demandé que son affaire soit traitée par des institutions non soumises à la pression des réseaux de narcotrafiquants. La vérité nécessite parfois bien du courage…