Les discriminations envers les femmes juges dans le monde arabe et en Afrique sont dues aux pratiques et mentalités machistes plus qu'aux législations nationales, l'insertion professionnelle des femmes dans le secteur de la justice demeure faible dans la majorité des pays arabes, ont fait remarquer des femmes magistrats arabes et africaines réunis à cette rencontre. Cette rencontre était consacrée à partager les expériences, à mettre en relief le rôle important des femmes juges dans l'édification de l'Etat de droit et à passer en revue les différentes contraintes qui entravent encore l'accès des femmes aux postes de décision dans le secteur de la justice.
Les participantes à cette rencontre, ont relevé que l'insertion professionnelle des femmes dans le secteur de la justice constitue un levier pour l'édification de l'Etat de droit. Elles sont 140 femmes juges en Jordanie, à peine 41 en Egypte sur un total de 15.000 juges, (la nomination de la première femme juge égyptienne ne date que de 2006) et 29 femmes juges en Palestine. A l'inverse, les trois pays de l'Afrique du Nord (Maroc, Tunisie et Algérie) sont des pays pionniers au niveau de l'insertion professionnelle de la femme dans le secteur de la justice.
Dans ce cadre, les intervenants ont fait observer que le nombre de femmes juges dans ces pays ne cessent d'augmenter.
Au Maroc, on dénombre actuellement 940 femmes juges sur un total de 4.001 juges, et il est prévu que ce nombre atteindra les 1.140 l'année prochaine, comparativement à 660 dans la République démocratique du Congo sur un total de 3.500 juges.
Les participantes ont insisté sur l'importance du réseautage entre les associations nationales, régionales et continentales comme moyen pour militer en faveur de la promotion des droits des femmes juges.
P. Amah