Maroc : Le CNDH déplore le surpeuplement des prisons

Afriquinfos Editeur
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Selon ce rapport intitulé "La crise des prisons, une responsabilité partagée: 100 recommandations pour la protection des droits des détenus", le surpeuplement des prisons coûte cher à l'Etat, mais il est aussi et surtout une source de gêne pour les pouvoirs publics puisque, dans une prison surpeuplée, la dignité d'un détenu est forcément bafouée.

Le surpeuplement est dû en grande partie à la détention provisoire qui concerne 80% des détenus, au retard enregistré dans le jugement des affaires, à la non-application de la liberté conditionnelle et à l'absence de normes objectives dans la procédure de Grâce, explique le rapport.

"Les femmes pâtissent davantage, pour des considérations d'ordre socioculturel, de traitements cruels et de comportements dégradants (insultes, humiliations), aussi bien dans les postes de police que dans les prisons", indique le rapport.

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Le document dénonce par ailleurs "la persistance d'exactions à l'encontre des détenus commises par le personnel des prisons visitées, ce qui constitue une violation des lois régissant les établissements pénitentiaires et de toutes les conventions pertinentes qui considèrent de tels agissements comme des formes de traitements cruels, inhumains ou dégradant".

Pour Driss El Yazami, président du CNDH, il est temps d'ouvrir un dialogue national responsable sur la situation dans les prisons et les conditions de détention des prisonniers, avec la participation d'organisations gouvernementales et non- gouvernementales et d'institutions des droits humains ainsi que le parlement marocains.

L'Administration pénitentiaire et de la Réinsertion du Maroc mobilise un budget de 2.500 millions de DH pour son plan quinquennal 2012-2016 visant l'amélioration de l'univers carcéral et l'humanisation des conditions de détention. Ce plan prévoit la construction de six établissements pénitentiaires, d'une capacité d'accueil de 8.050 pensionnaires.