Maroc : 26000 enfants victimes de pédophilie chaque année

Afriquinfos Editeur
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Taroudant, 7 mai 2013. La petite Fattouma ElGhandour, âgée de deux ans, est enlevée, violée et assassinée par étouffement. Scandaleux, odieux, répugnant. Les mots sont faibles pour qualifier les actes du trentenaire, auteur des faits qui « est actuellement écroué à la prison civile d’Aït Melloul à Agadir, dans l’attente de son procès » selon les dires de Salah Graoui, coordinateur de l’association « Touche pas à mon enfant » (TPAME).

Cet évènement macabre est l’un des cas de viol dénoncé et médiatisé au Maroc. De plus en plus de personnes trouvent le courage de dénoncer, brisant ainsi les tabous. Mais le fait est que, depuis que les tabous ont disparu, de plus en plus de cas de viols d’enfants sont dénoncés. On en vient à se demander s’il s’agit d’une recrudescence effective des actes pédophiles ou si c’est simplement la peur de dénoncer qui s’est envolée et qui fait parler librement.

Ce fléau prend une ampleur inquiétante dans le royaume. A tel point qu’on serait tenté de croire que les autorités n’y prêtent pas assez attention. Il s’agirait selon l’association TPAME de « crimes odieux perpétrés en l’absence d’une politique gouvernementale efficace et efficiente capable de parer à cette tragédie qui menace l’avenir » des enfants marocains. La liste est longue et les crimes ne s’arrêtent pas. La presse nationale annonce chaque jour au moins un cas de viol d’enfant avec pour la plupart des cas, des preuves à l’appui. Certains criminels ont été jugés, d’autres attendent leur sentence, et quelques « chanceux » pourront peut-être y échapper, tout simplement parce que les familles des victimes ne les ont pas (encore) dénoncé. Les jugements des auteurs de ces actes odieux sont qualifiés d’inadéquats et parfois injustes. Ils dépendent essentiellement de la formation et de la personnalité du juge, mais aussi de la pression de l’opinion publique. « Au sein d’un même tribunal, on peut trouver deux jugements différents dans deux affaires de pédophilies similaires. Dans certains cas, il y a indulgence et le juge applique les circonstances atténuantes, dans d’autres il y a fermeté. Les tribunaux n’appliquent pas les lois de la même manière dans toutes les villes, dans ces affaires comme dans d’autres », a affirmé Mohamed Messaoudi, avocat de l’association TPME à Casablanca. Certains juges ne sont pas spécialisés et ne prennent donc pas les mesures nécessaires pour mener à bien les jugements.

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Des jugements inappropriés pour une situation alarmante. Des conséquences physiques catastrophiques et de sérieux traumatismes psychologiques pour les victimes. Le Maroc gagnerait à bien préserver sa jeunesse qui est l’avenir du pays, pour lui éviter un futur chaotique.