Mali : Mort "probable" d’Abou Zeid

Afriquinfos Editeur
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"C'est probable mais ça n'est que probable. Nous ne pouvons pas avoir de certitudes pour l'instant. Ce serait une bonne nouvelle", a affirmé le haut responsable militaire français sur la radio française Europe 1, soulignant n’avoir pas récupéré encore le corps de l’émir et homme fort d'Aqmi.

Le président du Tchad, Idriss Déby, avait lui-même confirmé cette nouvelle vendredi soir, à l'occasion d'une cérémonie de commémoration tenue en l'honneur des 26 soldats tchadiens morts dans les derniers combats qui se sont déroulés dans le massif des Ifoghas (nord-est).

"Le 22 février nous avons perdu nos soldats dans le massif des Ifoghas après avoir détruit la base des djihadistes. C'est la première fois qu'il y a eu un face-à-face avec les djihadistes. Nos soldats ont abattu deux chefs djihadistes dont Abou Zeid", avait affirmé le chef d’Etat africain.

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Ces derniers jours, l'opération militaire menée par l'armée française, qui dans cette nouvelle phase bénéficie essentiellement de l'appui des forces tchadiennes, est entrée dans un nouveau volet, menant des affrontements violents et rapprochés avec les djihadistes dans cette zone montagneuse du Mali.

L'amiral Guillaud a souligné ne pas être "surpris" par la dureté de ces récents combats, rappelant avoir affaire à "des terroristes fanatisés, entraînés depuis des mois et même des années".

"Nous ne sommes pas surpris parce que nous y étions également prêts. (…) Nous savions que ce serait la partie la plus dure de cette campagne (au Mali)", a-t-il poursuivi.

"Nous découvrons littéralement une organisation industrielle du terrorisme : plus d'une cinquantaine de caches, que ce soit dans des maisons, des hangars ou des grottes ; plus d'une dizaine d'ateliers de fabrication, y compris de bombes…" a détaillé le haut gradé français. Il a notamment cité en exemple un atelier, où l'armée a mis la main sur "vingt bombes en cours de fabrication simultanément".

"Ceci nous montre que ça dépasse l'Adrar des Ifoghas, que ça dépasse le Mali, que ça dépasse même le Sahel", en a conclu l'amiral, soulignant le caractère "expansionniste" de l'activité terroriste des djihadistes qui ont occupé le Nord-Mali pendant des mois, avant d'en être délogés par l'opération Serval, lancée le 11 janvier dernier par la France.

Cette dernière phase vise à poursuivre les islamistes jusque dans ce massif des Ifoghas, où ils sont, selon l' amiral, "quelques centaines" à s'être réfugiés. Le chef d' état-major des armées hexagonales a indiqué y "avoir nettoyé (ce matin) une vallée principale dans laquelle les forces tchadiennes, comme les forces françaises, avaient pénétré il y a une dizaine de jours".

Les opérations de fouille et de démantèlement des installations et arsenaux djihadistes devraient se poursuivre, dans les prochains jours.

"Bientôt deux mois après (le déclenchement de la guerre au Mali), nous sommes en train de casser les reins d' Al-Qaïda au Maghreb islamique", s' est félicité l'amiral Guillaud, estimant remplir ainsi l'objectif donné par le président François Hollande aux troupes françaises.

Il s'agit, a-t-il expliqué, de "casser leur système logistique" d'approvisionnement en carburant, munitions, vivres et eau, dans cette région désertique, mais aussi d'"éliminer leurs têtes de réseau".

Depuis le début de cette opération malienne, l'armée française déplore, au total, la perte de trois hommes, tombés au combat.

La dernière victime, le caporal Cédric Charenton est décédé samedi, touché par un tir ennemi, dans l'Adrar des Ifoghas, lors de l'"un des combats les plus violents" de l'intervention militaire, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.