Après environ trois ans de détention dans le nord du Mali, Serges Lazarevic, le dernier otage français a été libéré ce mardi. Si ce retour de l’otage est une joie pour ses compatriotes français, elle est vivement décriée par les maliens quant aux conditions de cette libération.
Conditions considérées comme floues par la plupart des acteurs de la société civile. Sur les raisons qui ont permis à cet heureux dénouement, Paris reste évasif. «Il y a eu pendant de très longs mois des discussions et ce sont les autorités du Niger qui une fois encore nous ont permis, avec celles du Mali, d'obtenir cette libération», s'est contenté d'expliquer François Hollande.
Plusieurs médias ont, eux, évoqué un échange de prisonniers. Un fait que des organisations maliennes ont condamné. Dans un communiqué, plusieurs partis d’opposition (FARE, PARENA, PDES, PIDS, PS, PSP, PVRM, URD…), tout en se «réjouissant de la libération du ressortissant d’un pays ami », ont exprimé leur indignation concernant la remise en liberté, sans procès, de terroristes, dont ils réclament « le nombre, le nom et l’identité», libérés en échange de l’otage français.
Selon l’opposition, en agissant ainsi, le Président de la République piétine le droit de réparation des préjudices causés aux victimes et à leurs familles.
«Il fait peu de cas de la justice, des victimes et de leurs familles, et encourage l’impunité, autre marque de fabrique de sa gouvernance », dénoncent les partis de l’opposition. Les partis de l’opposition concluent le rapport en demandant au président de la République malien une explication sur cette « opération de promotion de l’impunité », selon leurs termes.
P. Amah