Mali : La junte militaire sous la menace d’ un embargo diplomatique et économique aux conséquences désastreuses

Afriquinfos Editeur
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Une manifestation des pro-junte sur le tarmac de l' aéroport de Bamako a empêché Alassane Ouattara et ses pairs d' atterrir hier. Aujourd' hui, cette communauté brandit la menace d' un embargo diplomatique et économique faute d' un retour à l' ordre constitutionnel après la chute du président Amadou Toumani Touré.

Suite à l'annulation de cette visite, très attendue pour décrispée la situation politique, des affrontements opposent les partisans et les adversaires du CNRDRE. Ainsi, hier, on a assisté à des affrontements devant la Bourse du travail où étaient réunis ceux qui refusent le coup d'Etat de la junte militaire et qui ont été rejoints par des partisans de l'insurrection.

Le débat est aussi très engagé entre les intellectuels, les cadres et tous ceux qui se préoccupent de l'avenir de leur pays par rapports aux menaces de la CEDEAO. "Si j'étais présidente d'un des Etats de la CEDEAO, je ferais pour que l'avis du peuple malien soit pris en compte… Je suis sûre que ce serait de nature à me faire encore plus aimer de mon peuple et à éviter toute velléité de putsch… Au Mali, il est désormais clair qu'il ne s'agit pas juste d'un coup d'état antidémocratique… Ce qui se passe à Bamako n'est pas un simple putsch", souligne une jeune styliste très engagée.

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"Nous n'avons pas besoin de l'intervention de ces voyous dans notre pays. Ils étaient bien à l'aise dans leurs palais quand ça chauffait au Mali. Alors qu'on nous foute la paix. Gare à celui qui fout pieds au Mali pour une quelconque intervention militaire", s' offusque Fodié Maguiraga, sociologue de son état.

Pour Adama Coulibaly, cadre de l' administration, "la CEDEAO est restée indifférent lorsque le MNLA tuait les soldats maliens ? Maintenant, après la prise du pouvoir il vienne ce pointé pour le contester la méthode. Je me demande si c'est le Mali qui les intéresse ou bien c'est le pouvoir d'ATT". En résumé, ces intervenants reprochent à la CEDEAO son "silence" face aux attaques des rebelles touaregs qui ont fragilisé Amadou Toumani Touré à la fin de son mandat.

Aujourd' hui, une grande partie des Maliens (pro ou anti putsch) est consciente que leur pays est aux portes de l' isolement diplomatique et économique. Après les incidents volontairement orchestrés par ceux qui tirent les ficelles du coup d' Etat dans l' ombre, la Côte d' Ivoire a décidé de fermer ses frontières avec le Mali. Le Sénégal et le Burkina Faso se prépareraient à agir de même.  Pour contraindre la Junte militaire à rétablir l' ordre constitutionnel en remettant le pouvoir des civils (pas forcément l' ancien régime), la CEDEAO est prête à "asphyxier" économiquement ce pays de l' hinterland dont 80 à 90 % des produits de grande consommation passent par les ports d' Abidjan et San Pedro (Côte d' Ivoire) et Dakar (Sénégal).