Mali : Les Femmes des bérets rouges comptent se faire entendre au-delà du lundi, si leurs époux ne sont pas libérés

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

« Nous avons décidé de sursoir à notre marche à nues, mais à des conditions. A partir du lundi prochain, dernier délai, si rien fait pour la libération de nos maris, le monde entier saura la suite », ont-elles lancé tout en gardant secret ce qu'elles comptent faire.

Celles-ci ont ajouté « Nous avions décidé de sursoir à notre marche de juillet suite l'intervention des leaders religieux et communautaires, mais nous n'avons rien vu, deux mois plus tard. Nos maris sont toujours emprisonnés. Il n'y a eu de deux bérets rouges qui ont été libérés (un de Djicoroni Para, un de Koulouba) et 4 autres personnes (deux policiers et deux bérets verts). Aussi, nous sommes soucieuses et sans nouvelle des 21 militaires disparus. Aujourd'hui, nous comptons sur Dieu seulement ».

« Il y a deux mois de cela, nos maris n'ont pas de salaires, pas de pension alimentaire (riz, mil) pour leurs familles, c'est-à- dire nous. Pour les avoir, il faut qu'ils aillent aux endroits où ils ont été mutés, notamment à Kayes, Sikasso, Koulikoro, Nara, Ségou, Séwaré, avec tous les risques qui s'en suivent », ont-elles indiqué précisant « c'est le cas d'un béret rouge qui a été muté à Koulikoro. Une fois sur place à Koulikoro, il a été battu à mort. Il a eu de la chance, sinon il allait mourir ».

- Advertisement -

Elles ont rappelé « nos époux ne sont pas d'accord pour leurs mutations. Ils sont prêts à recevoir un autre chef de corps ( l'ancien chef, le colonel Abidina Guindo a été arrêté le 11 juillet dernier, Ndlr), même si ce nouveau chef viendra du camp de Kati. Mais, ils ne veulent pas quitter le camp para pour un autre corps ».

Par ailleurs, elles ont ''demandé'' à l'ensemble des Maliens de se lever pour que les ''bérets rouges soient libérés''.

« Que l'ensemble des Maliens se lèvent également et prient pour que les bérets rouges et verts s'entendent et se réunissent. Ainsi, la guerre du nord du Mali ne sera qu'une affaire de 15 jours », ont-elles laissé entendre.

Celles-ci ont ''déploré'' ce qu'elles appellent ''le silence des autorités Maliennes.''

Selon les épouses des bérets rouges, « depuis que cette crise a commencé il y a 5 mois, aucune autorité ne nous a approchées. Le président de la République par intérim, chef suprême des armées, Dioncounda Traoré n'a rien fait pour nous depuis son retour. Pourtant, son retour de Paris avait suscité beaucoup d'espoir pour nous. Dioncounda n'a rien dit par rapport la situation de nos maris et il n'a même pas envoyé un simple émissaire ».

Il est à rappeler que les arrestations et autres disparitions de militaires font suite aux événements du 30 avril au 1er mai dernier, à travers lesquels les bérets rouges et verts de l'armée malienne se sont affrontés à l'arme lourde.