Mali : Bamako paralysée par la poussière et une grève des élèves et étudiants

Afriquinfos Editeur
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En effet, le ton est monté d'un cran entre la junte militaire malienne et la CEDEAO suite aux décisions prises par le sommet extraordinaire tenu à Abidjan (Côte d'Ivoire) le 26 avril 2012. Des décisions violemment contestées par le Comité national de redressement de la démocratie et de restauration de l'Etat (CNRDRE) et ses soutiens politiques et associatifs.

Pour compliquer davantage la tâche au nouveau gouvernement, qui tenait son premier conseil dans la matinée, les élèves et étudiants ont boycotté les cours dans la capitale et dans de nombreuses villes du pays. En effet, dans la matinée de ce lundi, l'Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) à fait sortir tous les élèves et étudiants du Mali pour envahir les rues de la capitale malienne et d'autres villes de l'intérieur.

Selon des responsables du bureau de coordination de l'AEEM, cette situation s'explique par « la tentative d'assassinat du secrétaire général de l'association et du renouvellement des comités AEEM sans le consentement de la coordination ». Et ils pointent du doigt Dr Oumar Mariko, ancien leader estudiantin des années 90 et président du parti politique de l'opposition parlementaire, SADI. Il est aussi à la tête d'un réseau de radios de proximité baptisé Kayira.

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D'ailleurs, selon des sources concordantes, les élèves auraient brûlé la radio Kayira de Koutiala (sud-Mali) pour « se venger » du Dr Mariko. Tout comme le siège de son parti à Mopti, près de 600 km au nord de la capitale, qui aurait été aussi saccagé. « Notre secrétaire général, Hamadoun Traoré, a été tiré par balle pour avoir ténu des propos contre le capitaine Sanogo et le CNRDRE. Hier nuit, il a été poursuivi à ACI-Hamdallaye par une 4×4 dont les occupants lui ont tiré dessus. Heureusement, il n'a pas été touché. Il est saint et sauf. Il a pu sauver sa vie en se réfugiant au commissariat de police du 14e arrondissement où son véhicule se trouve toujours ce matin », souligne un responsable de l'AEEM qui a requis l'anonymat parce que ne se sentant pas en sécurité. Le véhicule y était ce matin encore.

Pour rappeler les autorités maliennes à leurs responsabilités, l'AEEM a décrété une grève de 72 heures. Ce nouveau développement de la situation politique au Mali inquiète les observateurs. « Quand l'école entre dans la danse ce n'est pas bon pour un pays », s'inquiète Kader Toé, un chroniqueur politique qui rappelle que c’es un tel scénario qui a abouti à une insurrection populaire qui avait des centaines de morts en 1991 avant que l'armée n’intervienne pour renverser le régime en place.