Mais à quoi joue Bouteflika ?

Afriquinfos Editeur
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Coup de force de la part d’Abdelaziz Bouteflika : dans un grand remaniement ministériel, il nomme ses plus fidèles à tous les postes clés, à commencer par les ministères de l’Intérieur et de la Justice et au Conseil constitutionnel.

Beaucoup y voient une volonté de réaffirmer le pouvoir présidentiel, celui de l’homme comme de son clan. Bouteflika, qui est apparu très affaibli depuis son retour de Paris, passe ces derniers mois pour un fantôme convalescent et inapte à la vie politique. Ce mouvement tendrait à démontrer que non.

Pour Abdelaziz Rahabi, ancien diplomate et ministre de la Communication qui a quitté le gouvernement en 2001, c’est plus que cela. Selon lui, Bouteflika a l’intention de prolonger son mandat actuel, poursuivant le même chemin qu’en 2008, quand il a modifié la Constitution pour briguer un 3eme mandat.

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« Le pays est aujourd’hui au point où était l’Egypte de Moubarak, la Libye de Kadhafi et la Tunisie de Bourguiba » dénonce-t-il.

« Depuis mai 2012, le président Bouteflika n’a pas parlé aux Algériens, le Conseil des ministres n’a pas été tenu depuis très longtemps. 300 décisions attendent toujours dans les tiroirs de la Présidence, 60 projets de loi sont bloqués » continue-t-il.

Un quatrième mandat paraissait pourtant improbable, au vu de l’état de santé très préoccupant du chef d’Etat. Sa faiblesse actuelle a déjà mis l’Algérie dans une situation délicate, une République dont la tête est absente.

Une question se pose donc : Bouteflika brigue-t-il réellement un nouveau mandat, ou bien est-ce son clan qui, derrière lui, veut à tout prix rester au pouvoir ? « Le pouvoir réel est désormais entre les mains de Saïd Bouteflika » affirme Rahabi, avant de conclure : « L’Algérie est en crise ».

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