L’UE, Washington et Paris menacent Niamey de rudes sanctions financières après le nouveau putsch

Afriquinfos Editeur
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Niamey (© 2023 Afriquinfos)- Les premières sanctions sont tombées sur le Niger suite au coup d’état perpétré par des militaires contre Mohamed Bazoum. L’Union européenne (UE) et la France ont annoncé samedi la suspension de leur aide financière, tandis que l’Union africaine a donné un ultimatum de 15 jours aux putschistes afin qu’ils regagnent leurs casernes.  

La pression s’accentue sur la nouvelle junte au pouvoir au Niger. L’UE et Paris ont annoncé samedi, la suspension de leur aide financière au pays qui le 25 juillet dernier était encore dirigé par Mohamed Bazoum. Dans le communiqué signé par Josep Borell, le Chef de la diplomatie européenne, il a indiqué que « cette attaque inacceptable contre l’intégrité des institutions républicaines du Niger ne restera pas sans conséquences pour le partenariat et la coopération entre l’UE et le Niger, dans tous ses aspects ». L’UE a aussitôt annoncé la suspension de « toute coopération en matière de sécurité » et annoncé qu’elle « ne fournirait plus de soutien financier » à Niamey. Niamey ne bénéficiera donc plus de l’enveloppe de 503 millions d’euros que lui a alloué, Bruxelles, sur la période 2021-2024.

Paris aussi veut contraindre, le CNSP a changé son fusil d’épaule la pression financière.  La France a elle aussi décidé de suspendre « toutes ses actions d’aide au développement et d’appui budgétaire ». En 2022, l’aide financière française au Niger avait atteint 120 millions d’euros.

Washington n’est pas du reste. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réitéré son soutien indéfectible au président Mohamed Bazoum et laissé entendre que le coup d’état pourrrait « mettre en péril » des centaines de millions d’aide des Etats-Unis.

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Sur le continent, on ne compte pas laisser passer un énième coup d’Etat. L’Union africaine (UA) a condamné le coup d’État « dans les termes les plus fermes » et lancé samedi un ultimatum aux putschistes, et leur donnant quinze jours pour « retourner dans leurs casernes et restaurer l’autorité constitutionnelle ». La CEDEAO, elle se réunira ce dimanche, pour tenter une médiation et convaincre le Général Tchiani de rendre le pouvoir à Mohamed Bazoum. En cas d’échec, elle annonce des sanctions.

Cette journée de dimanche sera donc décisive pour la suite des évènements au Niger. Face à la pression de la CEDEAO, de l’UE et des Etats- Unis, la junte a mis en garde contre toute intervention militaire et appelé à une marche de soutien. Des milliers de personnes ont pris d’assaut les rues de Niamey pour apporter leur soutien au CSNP, scandant des slogans anti-français et brandissant pour certains des drapeaux russes.

Boniface T.