L’ONU demande aux dirigeants du Soudan du Sud d’empêcher le pays de "sombrer dans le chaos"

Afriquinfos Editeur
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"Le secrétaire général appelle les principaux dirigeants concernés à se montrer à la hauteur de leurs responsabilités individuelles pour le bien du peuple du Soudan du Sud. L'avenir de cette jeune nation exige de sa direction actuelle qu'elle fasse tout son possible pour l'empêcher de sombrer dans le chaos, ce qui serait une trahison des idéaux sur lesquels s'est appuyée sa longue lutte pour l'indépendance", indique la déclaration transmise en fin de journée par le porte-parole de M. Ban.

La MINUSS a également condamné dans les termes les plus vigoureux l'attaque perpétrée jeudi par des inconnus contre son quartier-général d'Akobo, chef-lieu de l'état de Jonglei. Au moment des faits, 43 Casques bleus indiens, six conseillers de la police des Nations Unies et deux civils de l'ONU se trouvaient sur la base. Une trentaine de Sud-Soudanais ont cherché refuge dans les locaux onusiens.

Selon le porte-parole du secrétaire général, des informations, qui restent à vérifier, font état de civils tués et blessés dans l'attaque. "Si ces informations s'avèrent exactes, les responsables devront être tenus pour responsables de leurs actes", souligne la déclaration.

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De son côté, la Mission fait tout son possible pour faire la lumière autour de cette agression et assurer la sécurité de son personnel sur place. Elle évacuera vendredi matin son personnel par voie aérienne et espère que toutes les forces en présence, quelle que soit leur allégeance, garantiront la sécurité du personnel de la MINUSS et des civils se trouvant dans l'enceinte.

Pour sa part, le Secrétaire général soutient l'initiative des ministres de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) pour soutenir un dialogue entre les adversaires politiques. "Il appelle le gouvernement et l'opposition politique à faire bon usage de cette occasion pour rétablir la sécurité et le processus démocratique au Soudan du Sud".

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, avait exprimé plus tôt dans la journée sa préoccupation devant la détérioration rapide de la situation sécuritaire au Soudan du Sud et les conséquences pour la population civile.

Dimanche dans la capitale à Juba, des combats ont éclaté entre des soldats de l'Armée de libération du Soudan du Sud (SPLA) – l'armée sud-soudanaise -, issus des ethnies Nuer et Dinka. Liés à une rivalité entre le président Salvar Kiir et son ancien Vice-Président Reik Machar, limogé en juillet et accuse de tentative de coup d'état, les violences se seraient rapidement étendus à d'autres états, notamment ceux de Jonglei, Unity et Warrap.