L’Etat sort une nouvelle arme contre l’ancien conseiller en TIC de Wade

Afriquinfos Editeur
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Thierno Ousmane Sy, le conseiller en technologies de l’information et de la communication (Tic) de l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, n’avait sans doute pas vu ce coup-ci venir.

En effet, emprisonné depuis quelques mois dans le cadre de l’affaire de la traque des biens dits mal acquis — il est accusé d’avoir touché 20 milliards de francs de commissions sur la vente de la troisième licence de téléphonie cellulaire à l’opérateur Sudatel —, il nie obstinément les faits. Et refuse par conséquent d’envisager une quelconque transaction.

Mais comme l’Etat a plusieurs cordes à son arc, eh bien il s’apprête à utiliser l’arme du fisc contre le fils de l’ancien ministre de la Justice et de l’Intérieur du président Wade ! Et ce pour une autre opération réalisée par une société appartenant à M. Thierno Ousmane Sy. De quoi s’agit-il ? De l’achat, en 2007, par la société Genesis Sfi (société financière d’intermédiation) de 75.000 actions de l’opérateur historique de télécommunications, Sonatel.

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Ces actions ont été acquises auprès de l’Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) qui les avait mises en vente. Montant de la transaction : 14 milliards de francs. Au passage, l’Ipres réalisait une confortable plus-value puisque le prix nominal de l’action était de 10.000 francs au moment où elle l’achetait lors de la privatisation de la Sonatel.

Genesis, qui a son siège social immeuble Fayçal à Dakar,  faisait elle aussi une très bonne affaire puisque l’action Sonatel vaut de l’or et a pris beaucoup de valeur depuis. Toujours est-il que c’est à cette transaction qui fleure le conflit d’intérêts — nous n’en dirons pas plus — que la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID — vient de s’intéresser. Pour ce faire, ses limiers viennent d’envoyer un courrier à l’IPRES pour demander à ses dirigeants des informations complémentaires sur cette fameuse vente de 75.000 actions de la Sonatel à Genesis Sfi. Une vente qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque.

Bien évidemment, par-delà l’IPRES, c’est surtout Genesis SA qui est dans le collimateur de la DGID. Ses dirigeants ont donc intérêt à se chercher de bons avocats et d’excellents marabouts. L’Etat, c’est, en effet, comme le facteur du fameux film : il sonne toujours deux fois. Si les délits du Code pénal ne permettent pas de régler son compte à quelqu’un, eh bien, il fait envoyer la Douane ou les Impôts dans la danse. A preuve, ce qui est arrivé à Alioune Aïdara Sylla, le convoyeur de fonds de l’ancien président Me Abdoulaye Wade. C’est en effet pour un délit douanier qu’il a été en définitive coffré depuis de longs mois.

Sera-t-il dit que, là où la justice n’a pas réussi, la DGID aura porté l’estocade à Thierno Ousmane Sy ? Réponse dans les prochaines semaines !

MOUSTAPHA BOYE

Le Témoin, hebdomadaire sénégalais
Édition N° 1135 ( AOÛT  2013)