Les principales promesses faites par les USA à l’Afrique pour contrecarrer subtilement Moscou et Pékin

Afriquinfos Editeur
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Washington (© 2022 Afriquinfos)- Clap de fin ce jeudi 15 décembre 2022 pour le deuxième sommet Etats-Unis/ Afrique. Pendant trois jours,  une multitude de rencontres et d’apartés entre dirigeants africains et américains, une pluie de communiqués. Une volonté d’être concret aussi, en évitant des slogans creux. C’est ainsi que se résume le sommet Etats-Unis – Afrique, organisé à Washington du 13 au 15 décembre.

Ce  2ème sommet Etats-Unis/Afrique illustre la disponibilité de l’administration Biden à l’égard du continent, dans une vraie rivalité stratégique vis-à-vis de la Chine et de la Russie. Et c’est une forme de réussite au regard des chiffres sur le nombre de chefs d’État présents.

Un mot fut décliné à satiété, celui de partenariat. Pour la Maison Blanche, il s’agissait de mettre en exergue un double contraste favorable : avec Pékin, mais aussi avec l’ère Trump. Joe Biden a affirmé la volonté de son pays de soutenir « chaque aspect de la croissance inclusive de l’Afrique », en soulignant les défis en partage, comme la sécurité alimentaire ou la mutation énergétique.

« Quand l’Afrique réussit, les États-Unis réussissent. Le monde entier réussit« , a affirmé le président américain dans un discours où il a égrené une série d’investissements des États-Unis pour le continent africain.

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« La transition économique de l’Afrique dépend d’une bonne gouvernance, de populations en bonne santé, d’une énergie fiable et abordable, a-t-il dit. Ce sont des choses que recherchent les milieux des affaires lorsqu’ils comptent investir. »

Au total, près de 15 milliards de dollars (14 milliards d’euros) de contrats et d’engagements entre entreprises privées ont été conclus.

Les Etats-Unis prévoient de consacrer 55 milliards de dollars aux pays d’Afrique au cours des trois années à venir. Un représentant spécial, le diplomate Johnnie Carson, a été désigné pour veiller au suivi des annonces. Joe Biden a aussi évoqué la mise en œuvre de l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine, conclu en 2018, qui devrait concerner 1,3 milliard de personnes dans huit ans. L’effort se veut à long terme.

Les États-Unis ont annoncé investir 350 millions de dollars et faciliter l’accès à 450 millions de dollars en financement pour le développement du numérique sur le continent.

Parmi les annonces, la plus importante est venue du leader des cartes de crédit Visa qui a annoncé vouloir investir un milliard de dollars pour le paiement en ligne en Afrique, un domaine où la Chine est leader.

Cisco et son partenaire Cybastion ont annoncé pour leur part 858 millions de dollars pour la cybersécurité, à travers une dizaine de contrats en Afrique.

Le groupe ABD a lui annoncé consacrer 500 millions pour développer la technologie du « cloud » en Côte d’Ivoire notamment.

Et le géant Microsoft a fait part d’un programme visant à faciliter l’accès à internet via satellite pour 10 millions de personnes dans le monde dont la moitié en Afrique, dans le cadre d’efforts visant à combler la fracture numérique persistante entre riches et pauvres.

Ce projet devrait permettre, par exemple, d’apporter un accès à internet pour la première fois à des régions reculées d’Égypte, du Sénégal ou encore de l’Angola, a déclaré à l’AFP le président de Microsoft, Brad Smith.

« L’Afrique ne manque pas de talents, mais il y a un manque énorme d’opportunités« , a affirmé Brad Smith.

Relier le Port de Cotonou à Niamey

Par ailleurs, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a participé à une cérémonie de signature d’un accord portant sur 504 millions de dollars avec le Bénin et le Niger en association avec le Millennium Challenge Corporation, qui finance des projets dans des pays considérés comme étant sous bonne gouvernance.

Le projet vise à relier le port de Cotonou à la capitale enclavée du Niger, Niamey, ce qui devrait bénéficier, selon Washington, à quelque 1,6 million de personnes.

« Ces projets porteront la marque du partenariat de l’Amérique« , a relevé Antony Blinken.

« Ils seront transparents, de haute qualité et ils seront jugés à l’aune des gens à qui ils doivent servir« , a-t-il ajouté dans une allusion à peine voilée à la Chine que les États-Unis accusent de manquer de transparence et d’accroître la charge de la dette des pays africains.

Joe Biden a organisé à la Maison Blanche une rencontre avec les délégations de six pays où se tiendront des élections en 2023 : le Nigeria, le Gabon, le Liberia, le Sierra Leone, Madagascar et la République démocratique du Congo (RDC).

Vignikpo Akpéné