Le Musée national de l’immigration revu et corrigé en France 

Afriquinfos Editeur
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Paris (© 2023 Afriquinfos)- Le Musée national de l’Histoire de l’Immigration a rouvert ses portes le 17 juin dernier après trois ans de travaux. Le MNHI n’a pas seulement fait peau neuve mais a aussi vu son histoire réexaminer avec un parcours de ses expositions permanentes repensé.

C’est un Musée de l’Histoire de l’Immigration New look qui a rouvert ses portes samedi dernier. Il dispose de deux fois plus d’espace et fait désormais la part belle à une vision plus longue et globale de l’histoire de l’immigration.

Le musée insiste désormais sur l’importance de recentrer ses efforts sur sa vocation première : réconcilier histoire de France et celle de l’immigration, afin de construire un récit collectif apaisé. « L’histoire de l’immigration est celle de notre pays », martèle Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée, qui abrite le musée et l’Aquarium tropical. Elle rappelle la dimension didactique du musée et mentionne un récent vaste sondage commandé par l’institution qui démontre que « plus la connaissance sur l’immigration est faible plus les opinions sont en sa défaveur ». « Il faut savoir que près d’un Français sur trois est issu de l’immigration », souligne-t-elle. « Il ne faut pas avoir peur de dire que la France est un pays d’immigration. En 1931, c’est le pays qui compte le plus d’étrangers par rapport à sa population dans le monde. » insiste  Constance Rivière,

En plus de remonter dans le temps, deux siècles plus tôt, l’autre grande nouveauté concerne la prise en compte de non-dit autour du colonialisme et de l’esclavage. « Le parcours précédent, très marqué notamment par le travail de Gérard Noiriel, était centré sur l’histoire de l’immigration européenne, qu’il faisait démarrer au XIXe siècle, explique Camille Schmoll, géographe à l’EHESS et membre du comité scientifique composé de 75 personnes qui pendant 6 ans, ont mené des réflexions pour repenser la nouvelle exposition permanente du MNHI. La dimension coloniale dans toute la question migratoire est pourtant fondamentale, même si on ne peut pas limiter l’histoire de l’immigration à celle-ci. C’est dans cette tension-là qu’on a essayé de travailler. » explique-t-il.

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C’est donc à un voyage long de trois siècles auquel le Musée national de l’histoire de l’immigration convie ses visiteurs.

S.B.