Le lion Jules Bocandé ne rugira plus mais rentre dans l’Histoire

Afriquinfos Editeur
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Jules Bocandé, 53 ans seulement, avait la crinière d’un vrai Lion sénégalais : le « Gaindé ». Ses dreadlocks le rendaient reconnaissable de loin par tous ceux qui supportaient le beau jeu produit par les Lions du Sénégal fin années 80-début 90. Le drapeau sénégalais, Jules, « le guerrier » de Ziguinchor, l’a porté dans son cœur jusqu’à la fin de son parcours terrestre.

En tant que joueur (73 sélections, 20 buts), il produira ses plus belles prouesses avec la sélection nationale en la conduisant en demi-finale de la Can 90 en Algérie. Déjà en 1986, l’ancien attaquant du Psg et du Rc Lens (en D1 française) avait permis aux Sénégalais de goûter à nouveau aux délices de la Can après dix-huit ans de disette. L’ancienne recrue du Casa Sport du Sénégal marquera en cette année-là les esprits de ses compatriotes, en inscrivant trois buts qui ont permis aux fauves de terrasser les Zimbabwéens. Dans le rôle de joueur, le virevoltant Jules aura passé 14 années sous les « couleurs sénégalaises ».

Ancien capitaine des Lions de la Téranga, Bocandé a gardé un souvenir amer de la participation du Sénégal à la Can 1992. A domicile, les compatriotes de Senghor n’ont pu franchir l’étape des quarts de finale ! Mais, c’est surtout en France que ce footballeur en dreadlocks a laissé des empreintes africaines indélébiles dans les grands championnats occidentaux. Très précisément avec le Fc Metz avec lequel il sera sacré « Premier Africain meilleur buteur du championnat français en 1986 ». Sous les couleurs messines, Jules aura aussi disputé un des plus mémorables matches d’un club français en compétitions européennes : il s’agit de l’élimination par le Fc Metz du Fc Barcelone dans la défunte « Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe ». En 223 matches en D1 avec différentes formations, Bocandé a trouvé à 69 reprises le chemin des filets. Belle et juste récompense pour un footballeur talentueux qu’un geste désespéré d’indiscipline a failli écarter des prés ; pour avoir fait un croche-pied à l’arbitre d’une rencontre en 1980, en Coupe nationale, Bocandé « a été suspendu à vie au Sénégal » !! Le salut de sa carrière, il le devra à un ami des Bocandé qui décida peu après son malheureux geste d’amener Jules en Belgique. Du coup, le buteur sénégalais a commencé sa carrière  en Belgique et y a mis un terme en 1993.

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Une fois les crampons raccrochés, le « Gaindé rasta », père de six enfants dont un footballeur, remontera très vite sur la pelouse avec cette fois-ci la tunique de coach principal des Lions sénégalais. Une expérience qui le mena en quarts de finale de la Can 1994 en Tunisie. Jules sera dès alors associé sans cesse à l’encadrement de l’équipe fanion du Sénégal. C’est en témoin privilégié qu’il assistera à titre d’exemple à la fabuleuse épopée de la génération Pap Bouba Diop en Coupe du monde 2002, en Corée du Sud et au Japon. A la faveur de leur première participation à un Mondial, les Sénégalais n’ont échoué que d’un cheveu aux portes des demi-finales contre des Turcs plus réalistes ! Des faits et gestes qui donnent plus de relent à une carrière hors du commun au service de la Teranga sénégalaise. Au revoir Jules.

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