Interview de Rakiatou Mayaki

Afriquinfos Editeur
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Que faut-il entendre  aujourd’hui par le mot francophonie ?

C’est un vaste espace qui s’étend sur les cinq continents. La francophonie couvrait au départ une quinzaine de pays. Aujourd’hui, elle regroupe soixante-quinze Etats. Elle est née sur la base de l’appartenance à la langue française, et elle mettait l’accent sur la promotion de cette langue, sur l’éducation et sur les questions culturelles. Aujourd’hui, la francophonie s’intéresse de plus en plus à des sujets plus larges comme la démocratie et, surtout, le développement durable, une question prioritaire de nos jours. Le chemin parcouru par la francophonie depuis sa création en 1970 est riche. Elle a aujourd’hui une expertise avérée en matière de démocratie, de paix, de développement et de prévention des conflits, d’éducation et dans le domaine de l’environnement.

Il y a eu au départ les pères fondateurs de la francophonie, dont notre compatriote et ancien président de la République Hamani Diori, le Tunisien Habib Bourguiba et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Quel bilan faites-vous de la francophonie par rapport à l’idéal incarné et véhiculé par ces pionniers ?

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Permettez-moi tout d’abord d’ajouter à ces pères fondateurs le prince Norodom Sihanouk qu’on a souvent tendance à oublier. Le Cambodge est le porte flambeau du français en Asie. Pour répondre maintenant à votre question, je dirais que nous sommes dans le sillage des pères fondateurs, nous n’avons pas dévié de leur objectif : se battre pour une éducation de qualité.  La question de l’éducation est récurrente. Les plus hautes autorités des différents pays francophones ont pris cette question au sérieux et ont développé des politiques nationales d’éducation de qualité. Par ailleurs, la francophonie repose sur le respect de la diversité culturelle, le respect de l’autre, de la culture de l’autre. Les pères fondateurs avaient également parlé du développement sans entrer dans les détails. Aujourd’hui, ces questions de développement ont été approfondies, avec le développement durable, l’environnement, l’économie verte, la solidarité, pour objectifs prioritaires. L’OIF essaie toujours de trouver des réponses et des solutions aux crises multiformes qui secouent les pays membres par le truchement des conférences ministérielles ou à l’occasion des conférences au sommet des chefs d’Etat.