Peu importe le président, la position de la France envers l’Algérie restera inchangée (experts algériens)

Afriquinfos Editeur
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Selon le Docteur M'hand Berkouk, politologue et directeur du Centre de recherche stratégique et sécuritaire d'Alger, "il est certain qu'il y aura un deuxième tour qui sera animé par les candidats François Hollande et Nicolas Sarkozy".

Ne voulant pas se prononcer complètement sur les résultats du second tour, M. Berkouk analyse que "la politique du parti de Sarkozy a perdu de sa crédibilité dans les domaines socio-économique, sécuritaire et de politique étrangère avec son engagement dans le conflit libyen". Quant au candidat Hollande, le succès de son parti "dépendra de sa capacité de mobilisation pour l'emporter". Interrogé par l'agence Xinhua sur d'éventuels réajustements de la politique française envers l'Afrique et particulièrement envers l'Algérie, le politologue a répondu qu'"il n'y aura pas de bouleversement et ce peu importe le futur président (…) La relation algéro-française restera très instable et prisonnière du poids de l'histoire".

Idem pour la politique française qui sera adoptée envers l'Afrique. D'après cet expert, elle sera caractérisée par la volonté de se déployer dans ces pays africains même si elle ne sera désormais pas seule, mais "concurrencée par d'autres puissances telles que les Etats-Unis". Pour sa part, la sénatrice et ancienne combattante algérienne pendant la Guerre de libération (1954-1962) contre le colonialisme français, Mme Zohra Drif  Bitat a estimé dans une déclaration à Xinhua que le futur président français "se battra pour l'intérêt de son pays".

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 Selon elle, même si "certains pensent que les positions de la droite et de l'extrême droite envers l'Algérie sont plus dures, il ne faut pas oublier que l'Algérie a connu les pires moments de son histoire  du temps de Guy Mollet (président du Conseil présidentiel sous la 4e République française de 1956 à 1957), qui est lui socialiste". Pour ce qui est de François Hollande, Mme Zohra Drif  a indiqué que "s'il se montre plus ouvert vers l'Algérie, c'est parce qu'il vise les voix des Français d'origine algérienne".

 Au lendemain de l'indépendance de l'Algérie en 1962, les relations diplomatiques et économiques avec son ex-colonisateur ont aussitôt été rétablies. Cependant, certaines questions liées à l'histoire commune des deux pays telles que les crimes commis pendant la guerre et le départ forcé des pieds-noirs (Français d'origine européenne installés en Algérie jusqu'à l'époque de l'indépendance) sont encore des sujets qui fâchent.