Le gouvernement reconnaît la situation critique de l’économie du Maroc

Afriquinfos Editeur
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Le ministre a également indiqué que le gouvernement du Maroc s'est endetté pour couvrir près de 17 milliards de dirhams (DH) de dépenses de la Caisse de compensation au titre de l'exercice 2012, soulignant que pour la première fois dans l'histoire du Maroc, les dépenses de la Caisse compensation ont excédé les dépenses d'investissements.

Toutefois, M. Baraka a précisé que la décision gouvernementale relative à l'arrêt de l'exécution de 15 milliards de DH des dépenses de l'investissement au titre de l'exercice 2013 ne concerne pas les investissements et les projets en cours et n'affectera pas aussi les politiques et les projets visant à soutenir le développement économique et social du pays.

Selon M. Baraka, la décision prise par le gouvernement marocain vise à prévenir l'aggravation du déficit budgétaire. Il a qualifié "d'intervention urgente cette décision pour stopper la dégradation de la situation des finances publiques, ce qui permettra de réduire le déficit budgétaire de près d'un point du PIB et la dette d'environ un point également".

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M. Baraka a indiqué que le gouvernement marocain a mis en place un plan global pour faire face aux problématiques de l'économie, basé sur quatre orientations portant sur la maîtrise du déficit budgétaire à travers la rationalisation des dépenses, la régulation des importations, le soutien aux exportations et à l'investissement et le renforcement des mécanismes de solidarité sociale.

Il a aussi souligné que l'Exécutif va mettre en oeuvre une série de réformes structurelles concernant particulièrement le système de compensation, les régimes des retraites et le système fiscal.

Dans ce cadre, et pour booster les recettes fiscales qui ont reculé ces 3 premiers mois de 2013, de près de 3.3 milliards de DH, le gouvernement marocain vient de lancer une campagne pour la collecte de 6 milliards de DH sur les 10 milliards de DH d'impôts impayés par les sociétés et les personnes physiques.

Pour encourager les contribuables, une batterie de mesures accompagneront cette campagne, avec en pôle position, l'annulation des amendes, des majorations et des frais de perception.

Ainsi, au moment où certains groupes de la majorité ont tenté de justifier la décision de l'Exécutif de réduire le budget de l'investissement, les groupes de l'opposition ont vivement critiqué la décision gouvernementale d'arrêter l'exécution de 15 milliards de DH des dépenses de l'investissement au titre de l'exercice 2013 sans l'implication de l'institution parlementaire dans la prise d'une telle mesure.

Les députés ont également mis en garde contre les effets néfastes de cette décision sur la croissance économique.

Le groupe parlementaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) à la première Chambre a, pour sa part, mis en garde contre la perte de 50.000 postes d'emploi en raison des récentes coupes budgétaires.

Pour sa part, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) qui a reçu, mardi à Casablanca (80 km au sud de Rabat) , le ministre marocain de l'Economie et des Finances, a annoncé dans un communiqué qu'elle regrettait qu'une "telle mesure ait été prise", tout en préconisant une approche minutieuse dans la sélection des projets qui seront annulés.

La CGEM demande à ce que les arbitrages à opérer soient clairement coordonnés et ne découlent pas de la seule logique sectorielle.